Les attaques de navires pour kidnapper leurs équipages et les échanger contre des rançons sont devenues très fréquentes ces dernières années dans ce golfe qui s’étend du Sénégal à l’Angola, perpétrées essentiellement par des pirates nigérians.
Le navire de pêche chinois, le Lianpengyu 809, qui bat pavillon gabonais, a été abordé dimanche par des hommes armés arrivés à bord de vedettes rapides au large de Port-Gentil, un port gabonais, indique la société Dryad Global, spécialisée dans la sécurité maritime, sur son site internet.
Les 14 membres de l’équipage, des Chinois, Indonésiens et Gabonais, étaient toujours à bord mercredi et le thonier a été repéré à quelque 110 km de l’île nigériane de Bonny. Selon Dryad Global, il a servi ces derniers jours de « bateau-mère » aux pirates pour attaquer des pétroliers dans la zone, dont le Maria E, pétrolier navigant pour Total et accosté par des assaillants mardi au large de Sao-Tomé-et-Principe.
« Tous les membres de l’équipage se sont réfugiés dans la citadelle », une pièce sanctuaire blindée dont sont équipés certains navires, a indiqué Dryad Global mardi, assurant que cette situation perdurait mercredi, sans préciser le nombre ni la nationalité des marins. Mercredi, le pétrolier se trouvait « dans le voisinage du Lianpengyu », selon Dryad Global.
Le détournement du Maria E a été confirmé par Malabo. « La compagnie Total Guinée Equatoriale nous a informés que le pétrolier Maria E qui transportait des hydrocarbures raffinés pour Total GE a été détourné par des pirates dans le golfe de Guinée », a annoncé le ministère équato-guinéen des Hydrocarbures dans un communiqué daté de mardi mais rendu public mercredi. Le détournement « étant toujours en cours », Malabo anticipe une pénurie et a instauré un rationnement strict de l’essence dans les stations Total du pays « jusqu’à l’arrivée d’un prochain navire », selon le ministère.
Le nombre d’actes de piraterie dans le monde sur des navires a bondi de 20% en 2020, entraîné par une hausse record des enlèvements dans le Golfe de Guinée, selon un récent rapport du Bureau international maritime (BIM).
Sur 135 marins enlevés dans le monde, 130 l’ont été en 2020 dans cette zone au large de l’Afrique de l’Ouest et Centrale, selon le BIM qui assure que les pirates sont passés des attaques pour vol dans les navires aux enlèvements de marins contre rançon, qui s’avèrent plus lucratifs.