Enquête publique sur l’immersion en mer des boues de dragage de Rouen

Haropa Port de Rouen (ex Grand port maritime de Rouen) demande l’autorisation d’immerger 45 millions de m3 à 17 km environ des côtes du Calvados dans le secteur dit du Machu sur une surface de 7,15 km2. Et 5 autres millions au large de Honfleur, selon le port.

L’enquête publique, qui concerne 68 communes (40 du Calvados, 18 de Seine-Maritime et 10 de l’Eure), se déroule jusqu’au 17 novembre.

Mais elle fait déjà bondir des associations comme Robin des bois, qui milite pour le traitement et le stockage à terre de ces boues « contaminées ».

« Il suffit de quelques millionièmes de gramme de PCB (polychlorobiphényles) pour contaminer un coquillage », a affirmé Jacky Bonnemains, de Robin des bois, interrogé par l’AFP.

Le comité des pêches du Calvados interrogé par l’AFP a indiqué qu’il était opposé à ce projet.

« On est très proche de nos côtes et d’une zone Natura 2000. Pourquoi est-ce qu’on prend toujours les solutions de facilité, à savoir déverser les poubelles dans la mer », s’est émue de son côté vendredi sur France Bleue Basse-Normandie Catherine Vincent, maire adjointe de Villers-sur-mer, une des communes concernées.

Le port de Rouen répond que le projet « respecte les normes françaises ». « On est sur des valeurs très faibles », ajoute Sandrine Samson, chef du service environnement d’Haropa Port de Rouen.

Le site a en outre fait l’objet d’une expérimentation avant d’être choisi, souligne Haropa Port de Rouen, établissement public.

Dans un avis rendu en juin sur ce projet, l’Autorité environnementale (Ae) avait notamment recommandé à Haropa « la poursuite voire l’amplification de la recherche d’alternatives viables » à l’immersion.

Le site du Machu doit prendre le relais du site du Kannik, à 11 km au large du Havre, exploité depuis 1977 et qui « présentait des impacts négatifs pour le fonctionnement écologique de l’estuaire et à ce titre suscitait des questions de la part de la Commission européenne », selon l’Ae. Et selon Rouen, le Kannik atteint ses limites de capacités.

Les « dragages d’entretien du chenal sont d’autant plus nécessaires que la taille des navires est en augmentation », rappelle le port de Rouen, fréquenté par 3.000 bateaux par an.

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