La Commission craint qu’une telle entente, si elle a eu lieu, ait conduit à « augmenter les prix sur le marché des services de transport maritime régulier par conteneurs, sur les liaisons à destination et en provenance de l’Europe ».
Le transport maritime régulier par conteneurs consiste à acheminer des conteneurs par bateau selon un horaire établi, sur une liaison spécifique entre une série de ports –par exemple Shanghai, Hong Kong, Singapour– et une autre série de ports à l’autre extrémité –comme Rotterdam, Hambourg ou Southampton–, explique la Commission.
Les compagnies visées par l’enquête annoncent régulièrement depuis 2009 leur intention d’augmenter les prix, par voie de communiqués de presse publiés sur leurs sites web et dans la presse économique spécialisée.
Ces annonces, qui ont lieu plusieurs fois par an, précisent l’ampleur de l’augmentation et la date de son entrée en vigueur, qui est généralement la même pour plusieurs compagnies.
Les annonces sont publiées souvent quelques semaines avant la date de l’entrée en vigueur, et la Commission « craint que cette pratique permette aux compagnies de s’informer mutuellement de leurs intentions futures en matière de prix », conduisant à une hausse des prix.
Cette pratique montre que « les compagnies peuvent aussi s’entendre en échangeant des informations, y compris de manière publique », a souligné au cours d’un point de presse Antoine Colombani, porte-parole du commissaire européen chargé de la Concurrence, Joaquin Almunia.
« C’est la première fois que nous examinons cette pratique comme étant potentiellement anticoncurrentielle », a-t-il souligné. Refusant de préciser quelles étaient les compagnies concernées, et leur nombre, il s’est contenté d’indiquer que ce n’était « pas un petit nombre ».
L’ouverture d’une enquête ne présage pas de son issue, rappelle l’exécutif européen, et sa durée n’est pas soumise à une date limite. Elle sera fonction de plusieurs éléments, dont la complexité de l’affaire, la coopération des entreprises avec la Commission et l’exercice des droits de la défense, rappelle-t-elle.