La SMA avait récemment ouvert une enquête sur l’entreprise — détenue par le fonds norvégien Altor Fund III et le fonds américain Bain Capital — pour « falsification » d’informations sur la mortalité des animaux dans le but de conserver une image d’entreprise respectueuse de l’environnement.
L’entreprise est poursuivie pour « surproduction, gestion inadéquate de la mortalité et des déchets » dans quatre centres d’élevage situés dans le Parc national Alberto de Agostini, composés d’îles du détroit de Magellan, à l’extrême sud du Chili.
Selon la SMA, Nova Austral a enfreint les normes environnementales qui lui ont permis d’être une des rares à pouvoir s’installer dans cette zone particulièrement préservée et provoqué la prolifération d’algues en réduisant la présence d’oxygène dans la mer, endommageant la flore et la faune.
Durant des années, l’entreprise, qui a pratiqué des prix plus élevés, a mis en avant ses saumons « élevés de manière durable et dans les meilleures conditions naturelles ».
« Nos saumons jouissent d’une eau à basse température et stable toute l’année, ainsi que de centres (d’élevage) à faible densité pour être en bonne santé », affirme l’entreprise sur son site internet.
« Plus le volume (de poissons) est important, plus la quantité de nourriture fournie aux poissons est grande et plus la quantité de matière fécale qu’ils produisent est importante », a expliqué Sebastian Riestra, un responsable de la SMA.
« Parallèlement, (les poissons) produisent des nutriments dans l’eau et provoquent l’apparition de micro-organismes, une prolifération des algues et finalement une réduction de l’oxygène », a-t-il ajouté.
L’enquête de la SMA a également révélé que Nova Austral avait dissimulé des données sur la mortalité des saumons lors du cycle de production 2016-2018, un manquement décrit comme extrêmement grave par M. Riestra et « qui pourrait avoir pour objet la dissimulation d’autres infractions réglementaires ».
Avec une production de 631.000 tonnes, le Chili est le deuxième producteur de saumons au monde, derrière la Norvège. Les Etats-Unis et le Japon sont les premiers pays d’exportation de la production chilienne.