Eolien en mer au Tréport: forte opposition au terme du débat public

La consultation entamée le 24 avril s’est achevée mardi soir à Mers-les-Bains (Somme), ville voisine du Tréport, côté Picardie, au cours d’une réunion très animée à laquelle ont assisté quelque 200 personnes, dont de nombreux pêcheurs, irréductibles adversaires du projet.

Le maire de Mers-les-Bains, Emmanuel Maquet (Les Républicains), président du syndicat mixte Baie de Somme (18 communes du littoral), a prononcé un triple « non », celui de sa ville, du département et du syndicat mixte.

« Mille fois non », a surenchéri le premier adjoint au maire du Tréport, Laurent Jacques (PCF), estimant que « si les pêcheurs avaient été consultés avant, on n’en serait pas là ».

Le projet date d’une dizaine d’années. La zone d’implantation, dans la Manche, à 15 km de la côte allant de Dieppe au Tréport, a d’abord été déterminée par la Compagnie du vent, une PME spécialisée dans les énergies renouvelables, puis reprise par Engie (ex-GDF-Suez), qui a racheté cette société.

Non satisfait d’un premier appel d’offres en 2011, l’État en a relancé un deuxième et l’a attribué en juin 2014 au groupement mené par Engie. Areva et le groupe espagnol Gamesa ont créé une coentreprise, Adwen, qui doit construire les éoliennes au Havre.

Le projet consiste désormais en un parc de 62 éoliennes de 210 mètres de hauteur et d’une puissance de 8 MW (production électrique pour 850.000 personnes), sur une superficie de 92 km³. Du fait de toutes ces péripéties, il avait déjà fait l’objet d’un premier débat public en 2010.

Selon le président de la région Haute-Normandie, Nicolas Mayer-Rossignol (PS), et l’adjoint au maire du Havre, Sébastien Tasserie, ce projet est une « opportunité industrielle à saisir », susceptible de créer quelque 2.000 emplois.

Au cours de la dernière réunion, mardi, les opposants ont exprimé leur lassitude. « On est fatigués depuis 2005. (…) Dans quelle langue faut-il vous parler pour que vous compreniez qu’on n’en veut pas de vos éoliennes? » pouvait-on entendre dans la salle.

L’emplacement retenu correspond à la zone halieutique la plus riche pour les pêcheurs. Environ 90 bateaux français (enregistrés à Dieppe et Boulogne-sur-Mer) seront directement concernés.

Pêcheurs et élus locaux préconisent une zone alternative, à l’ouest de Dieppe.

Les promoteurs du projet au Tréport ont rétorqué que la zone resterait « pêchable », même pendant la phase de construction et d’installation (2019-2021).

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