Espagne: 20 tonnes de cannabis saisies sur un navire à destination de la Libye

Il s’agit d’une « des plus importantes saisies de cannabis jamais réalisées en Europe », selon un porte-parole des douanes françaises.

Ces trafics étaient parfaitement organisés et « servaient à financer les insurrections de certains des conflits en Afrique du Nord et au Moyen-Orient », et également à alimenter en armes des insurgés en Libye et en Syrie, a affirmé lors d’une conférence de presse un colonel de la garde civile, Javier Rogero.

Depuis 2013, les services de lutte antidrogue ont repéré une nouvelle route empruntée par les trafiquants, partant du Maroc et impliquant des transports de cannabis par mer et terre.

L’opération a été déclenchée après réception d’informations selon lesquelles « le navire Marti N battant pavillon panaméen et qui naviguait en Méditerranée à destination de la Libye pourrait contenir une grande quantité de stupéfiants ».

Le navire a finalement été intercepté avec l’aide d’Europol, l’office européen de police, et l’appui aérien de la Guardia di Finanza, la police financière italienne, le 23 septembre au petit matin, non loin du détroit de Gibraltar. Après inspection dans le port d’Almeria (sud de l’Espagne), les enquêteurs ont découvert les 19,6 tonnes de drogue dans des sacs au milieu d’une cargaison de bois.

Tous les membres d’équipage, onze Ukrainiens et un Ouzbek, ont été arrêtés.

Depuis 2013, la même enquête, répondant au nom de code « URCA », a permis la découverte de sept navires tous partis de Turquie. Cinq étaient chargés de haschich et deux autres transportaient des milliers d’armes, des munitions ou du nitrate d’ammonium pouvant servir à la fabrication d’explosifs. Ces deux navires ont été interceptés en septembre 2015 et février 2016 par les garde-côtes grecs.

Selon les enquêteurs, la drogue aurait sans doute servi à financer des achats d’armes. « Nous sommes convaincus (…) qu’ils financent aussi le terrorisme jihadiste », a affirmé le colonel Rogero.

Un des navires transportant des armes devait se rendre à Misrata, dans l’ouest de la Libye.

La Marine égyptienne a également saisi 1,2 millions de pastilles de captagon, drogue à base d’amphétamine et de caféine prisée dans la région.

Un autre volet du trafic empruntait une route terrestre, qui partait du Maroc, premier producteur mondial de cannabis, et passait par la Mauritanie, le Mali, et même le Nigeria. La drogue était ainsi acheminée par camions jusqu’en Libye, voire en Egypte.

Au total, depuis 2013, cette enquête a permis la saisine d’une centaine de tonnes de drogues et l’interpellation de 109 personnes dont presque un tiers (34) de Syriens.

D’autres enquêtes, notamment en Italie, ont débouché sur des saisies record. En 2014, la police italienne a saisi 42,7 tonnes de cannabis sur un navire battant pavillon togolais au large de la Sicile.

En raison de sa position géographique, l’Espagne et ses eaux territoriales sont une des principales plateformes de transit en Europe, qu’il s’agisse de la cocaïne provenant d’Amérique latine ou du cannabis produit dans le nord de l’Afrique.

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