L’entreprise tenait mercredi son conseil d’administration à son siège de Chapela, dans la région côtière de Galice (nord-ouest).
Le conseil a décidé d' »accepter la démission de Manuel Fernandez de Sousa-Faro comme président », a indiqué le cabinet Deloitte, administrateur judiciaire, dans un communiqué.
Deloitte précise qu’un conseiller financier va être désigné pour « élaborer un plan de viabilité pour le groupe » et convoque une assemblée générale extraordinaire pour le 12 septembre.
Après des années à présenter un chiffre d’affaires en croissance (1,7 milliard d’euros en 2011), Pescanova, un des leaders mondiaux du secteur avec 160 filiales, plus de 100 bateaux et 10.000 employés, a déposé le bilan le 25 avril.
Selon le rapport d’audit remis par KPMG il y a une semaine, la dette nette du groupe atteignait 3,281 milliards d’euros fin 2012, soit plus du double de celle publiée (1,5 milliard).
Selon le cabinet, « pendant les derniers exercices, des pratiques comptables ont été mises en place et exécutées avec pour objectif de présenter une dette financière inférieure à la réalité et, en conséquence, des résultats supérieurs à ceux réellement générés ».
Manuel Fernandez de Sousa, fils du fondateur de Pescanova, est d’ailleurs poursuivi, comme plusieurs autres responsables du groupe, pour falsification de comptes et délit d’initié. Il nie toute malversation et admet seulement des « décisions erronées ».
« C’est un jour triste, sans aucun doute », assure-t-il dans un communiqué publié mercredi, « mais après avoir consacré 37 ans de ma vie à Pescanova, des milliers et des milliers de journées d’effort, de sacrifices et beaucoup de moments de bonheur, je peux dire que Pescanova est viable », « c’est une entreprise avec un avenir ».
« Le moment est venu de me retirer », ajoute-t-il, car « je ne voudrais pas que ma présence puisse constituer un obstacle, aussi petit soit-il, pour que les administrateurs (judiciaires) négocient librement avec les créanciers les conditions pour relancer Pescanova ».
Une centaine de banques, la majorité étrangères, ont prêté de l’argent au géant du poisson surgelé, qui se targue sur son site d’avoir inventé le cargo frigorifique dans les années 1960.