Estonia: le naufrage pas dû à une explosion ou une collision, selon un nouveau rapport

Stockholm, 23 jan 2023 (AFP) – Le naufrage du ferry Estonia en mer Baltique en 1994, un des plus meurtriers du XXe siècle, n’a pas été provoqué par une explosion ou une collision, selon un nouveau rapport d’enquête publié lundi, rejetant les conclusions d’un récent documentaire.

Le naufrage est dû à un défaut sur la porte levante à la proue du navire lequel n’aurait pas dû être autorisé à prendre la mer, a réaffirmé ce rapport publié par les autorités suédoises, estoniennes et finlandaise, reprenant la conclusion d’une enquête officielle de 1997.

La révélation dans un documentaire de 2020 d’un grand trou dans la coque de l’épave jusqu’ici inconnu avait déclenché de nouvelles inspections sous-marines en 2021.

L’épave du ferry estonien est un sanctuaire pour les 852 victimes du naufrage, dont les corps se trouvent pour beaucoup encore à bord.

Le navire de 155 mètres de long, construit en Allemagne, avait sombré très rapidement de nuit le 28 septembre 1994 environ à mi-chemin de sa liaison entre Stockholm et Tallinn. Seules 137 personnes avaient survécu.

Si une inspection appropriée de la porte de proue avait eu lieu, « les défauts de sa construction auraient été découverts, et l’accident n’aurait probablement pas eu lieu », selon le nouveau rapport, présenté comme encore « préliminaire ».

« Sur la base des éléments réunis jusqu’ici, il n’y pas de signe d’une explosion au niveau de la proue » ni « de collision avec un vaisseau ou un objet flottant », conclut-il.

Une commission d’enquête internationale avait déjà conclu en 1997 à une déficience du système de verrouillage de la porte escamotable de proue de l’Estonia, ce qui avait permis à l’eau de s’engouffrer très rapidement.

Mais un documentaire diffusé en septembre 2020 par Discovery Channel (« Estonia: l’énigme d’un naufrage ») avait mis en doute la version officielle.

Des images filmées par un sous-marin télécommandé en dépit de l’interdiction d’approcher l’épave avaient dévoilé un trou de quatre mètres dans la coque, jusque-là inconnu.

Selon des experts cités dans le documentaire, seule une force massive venue de l’extérieur aurait pu provoquer une telle brèche.

Selon le rapport officiel, il est probable que ce trou soit dû à l’impact avec le fond.

« L’emplacement de l’affleurement rocheux sous la coque correspond à l’emplacement de la déformation », souligne-t-il.

Les survivants et les proches des victimes avaient pour beaucoup contesté les conclusions du premier rapport d’enquête et se sont battus pendant plus de vingt ans pour rouvrir le dossier.

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