Le bénéfice net a progressé de 53% à 59,8 millions d’euros, Eurotunnel ayant paradoxalement profité de l’abandon de MyFerryLink grâce à la location de ses navires à d’autres transporteurs.
Mais sans cette manne nouvelle, le résultat net serait en baisse.
Le chiffre d’affaires sur six mois s’est établi à 581,8 millions d’euros, a précisé Eurotunnel dans un communiqué. L’an dernier à la même période, il s’élevait à 648,8 millions.
Les trois quarts de cette baisse s’expliquent par l’arrêt de MyFerryLink au second semestre 2015. Le solde résulte de l’affaiblissement de la livre sterling, dont le cours moyen face à l’euro avait déjà reculé avant le référendum sur le Brexit fin juin.
A taux de changes constant, l’activité ressort en hausse de 2%, ce qui permet à Eurotunnel d’afficher un « treizième semestre consécutif de croissance ».
Cette variation de devises « a une incidence comptable, mais n’a pas d’incidence économique », a affirmé Jacques Gounon, PDG d’Eurotunnel, devant plusieurs journalistes, soulignant les gains de part de marché sur le transport transmanche de camions (+10% en nombre) et de voitures (nombre stable dans un marché en baisse).
Minimisé par Eurotunnel, l’effet des changes sur la rentabilité est néanmoins sensible: l’Ebitda (excédent brut d’exploitation) baisse de 1,3% à 248,7 millions d’euros (il apparaît en hausse de 3,6% à changes constants).
Le groupe, qui « n’attend pas d’impact significatif (…) à court terme » du Brexit, a tout de même intégré le déclin de la livre à ses objectifs d’Ebitda, révisés à la baisse, de 560 à 535 millions d’euros pour 2016, et de 605 à 579 millions pour 2017.
« Nous ne voyons aucun ralentissement de nos réservations pour cet été », a par ailleurs indiqué M. Gounon, ajoutant s’attendre à « un très bon troisième trimestre » pour ces services de navettes.
Selon lui, « la force vive de l’entreprise n’est pas affectée » par le Brexit, ni par les attentats de Paris et de Bruxelles.
Ces évènements, ainsi que les grèves du printemps en France et en Belgique, ont toutefois pesé sur le trafic passagers des trains Eurostar, qui diminue de 3%, tandis que le fret ferroviaire, délaissé depuis la crise migratoire de l’été 2015, a chuté de 43% en volume.
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