Le ministère colombien de la Défense a indiqué lundi dans un communiqué que ces exercices visaient à renforcer la lutte contre le trafic de drogue et à protéger la « souveraineté nationale », soulignant que « pour la première fois un sous-marin nucléaire américain a participé aux exercices d’interopérabilité ».
Ces exercices « confirment la confiance mutuelle que les Etats-Unis entretiennent avec la Colombie », a souligné le ministre de la Défense Diego Molano dans une vidéo envoyée aux médias et enregistrée la veille.
Il n’a pas précisé la durée des manoeuvres ni le nombre de troupes américaines impliquées, mais sans mentionner les présidents russe Vladimir Poutine ou vénézuélien Nicolas Maduro, M. Molano a souligné que ces exercices se déroulent « dans le cadre de l’OTAN ».
La Colombie est depuis 2017 le seul pays d’Amérique latine partenaire de l’Alliance atlantique.
Le Venezuela qui entretient des relations exécrables avec son voisin colombien, les relations diplomatiques étant rompues depuis 2018, a vivement réagi à ces opérations militaires.
Dans un message sur Twitter, le ministre vénézuélien de la Défense, le général Vladimir Padrino, s’est interrogé sur cette « ostentation impérialiste ».
« S’agit-il d’une réplique de l’expansion de l’OTAN dans la +Méditerranée+ américaine », s’est-il demandé. « Le trafic de drogue (…) les groupes terroristes ne peuvent être combattus avec des sous-marins nucléaires ».
Les Etats-Unis avaient mi-février accusé la Russie « d’essayer d’étendre » en Colombie, depuis le Venezuela voisin, « son influence anti-démocratique ».
« Nous sommes particulièrement inquiets de l’influence croissante de la Russie le long de la frontière » de 2.200 km avec le Venezuela, avait déclaré la sous-secrétaire d’Etat américaine aux Affaires politiques, Victoria Nuland, à l’occasion d’une visite officielle à Bogota consacrée notamment à la sécurité régionale.
Elle avait mis en garde contre le risque « potentiel » que Moscou « fournisse des acteurs malveillants (…) qui ne sont pas seulement actifs au Venezuela mais qui peuvent essayer de porter atteinte à la souveraineté » de la Colombie.
« Les pays qui choisissent de recevoir l’aide et le soutien de la Russie représentent naturellement une menace pour la démocratie », avait-elle dit le 9 février.
L’ambassade russe à Bogota avait vertement démenti ces accusations « irresponsables ».