En 20 ans, ce pays scandinave membre de l’Otan devrait accroître de 165 milliards de couronnes (17,5 milliards d’euros au cours actuel) son budget de la défense, ressort-il d’une loi de programmation militaire présentée par le gouvernement.
« Malheureusement, les circonstances géopolitiques ont sensiblement changé, dans le mauvais sens, ces dernières années », a noté le Premier ministre, Mme Erna Solberg, au cours d’une conférence de presse à Oslo.
« Nous avons un voisin de plus en plus imprévisible à l’est qui renforce ses capacités militaires et qui affiche sa volonté d’employer la force militaire en tant qu’outil politique », a-t-elle dit en évoquant la Russie avec laquelle la Norvège a une frontière dans l’Arctique.
La loi de programmation prévoit une remise à niveau de l’armée, avec un effort sur l’entretien des moyens existants et l’achat de nouveaux matériels.
Elle confirme l’achat prévu de 52 avions F-35 (les six derniers devant faire l’objet d’une décision en 2019) et envisage l’achat de quatre sous-marins, un contrat convoité par le Français DCNS en concurrence avec l’Allemand ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS), tout deux présélectionnés.
De nouveaux avions de surveillance maritime sont aussi prévus pour remplacer six P-3 Orion vieillissants.
Ces dépenses supplémentaires permettront au budget militaire norvégien de s’approcher, sans l’atteindre, de l’objectif de 2% du PIB fixé par l’Otan.
Estimant que « la Défense n’est pas adaptée à la situation géopolitique », Mme Solberg a décrit un « effort de défense historique, le plus gros effort depuis la fin de la Guerre froide ».
Il est cependant en-deçà des 180 milliards de couronnes réclamés l’an dernier par le chef d’état-major, l’amiral Haakon Bruun-Hanssen.
Avant que ces projets ne se concrétisent, le gouvernement de droite doit faire voter ses propositions au Parlement où il est minoritaire, ce qui ouvre la voie à de possibles amendements.
La Finlande, qui partage la plus longue frontière de l’Union européenne avec la Russie, a publié ce vendredi un livre blanc tout aussi alarmiste dans lequel le gouvernement dit « ne pouvoir exclure » une agression militaire de son puissant voisin depuis l’annexion de la Crimée par Moscou en mars 2014.
« La Russie utilise un large éventail d’instruments militaires et non-militaires pour défendre ses intérêts (…). Le recours à la menace ou à la force militaire contre la Finlande ne peut être exclu », avance le rapport.
Il souligne aussi que la Finlande « aspire à conserver des relations stables » avec la Russie et le ministre des Affaires étrangères, Timo Soini, a dit écarter l’hypothèse d’une « menace imminente » en provenance de l’Est.
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