Un arrêté conjoint a été pris en ce sens le 28 avril par la préfète de Seine-maritime et les préfets du Calvados et de l’Eure, selon un communiqué de la préfecture de Seine-maritime.
Selon le rapport d’enquête publique qui avait abouti fin janvier à un avis favorable, il s’agit d’immerger 45 millions de m3 à 17 km environ des côtes du Calvados, dans le secteur dit du Machu, au large de Deauville, sur une surface de 7,15 km2. Et 5 autres millions au large de Honfleur.
« Ces sédiments présentent une qualité chimique inférieure au seuil réglementaire du fait de leur provenance essentiellement maritime et de leur faible temps de séjour dans le chenal », soulignait dans son rapport la commission. Ils sont par exemple moins « pollués » que ceux du port méthanier de Dunkerque, dont les sédiments sont traités à terre, ajoutait-t-elle.
Le projet est pourtant vivement contesté par les écologistes et plusieurs communes du Calvados. Cabourg et Merville-Franceville vont ainsi appuyer financièrement un recours qui doit être déposé par plusieurs associations de défense de l’environnement, a affirmé mardi à l’AFP Olivier Paz, maire LR de Merville et président de la communauté de communes Normandie-Cabourg-Pays-d’Auge.
« Ces sédiments apparaissent certes comme peu pollués mais quand on fait le cumul, sur 50 millions de m3, ça finit par faire un certain volume de pollution », a ajouté M. Paz, regrettant que l’Etat n’ait pas restreint son autorisation à 5 ans et obligé le port à trouver d’autres solutions d’ici là.
« Les tonnages de métaux lourds, de mercure, de PCB (polychlorobiphényles) intégrés aux boues de dragage ne sont pas quantifiés alors qu’il suffit de quelques millionièmes de grammes pour contaminer un tourteau ou un maquereau », déplorait Jacky Bonnemains de l’association Robin des bois dans une contribution à l’enquête publique.
« Les teneurs en PCB sont régulièrement suivies dans les sédiments de dragage d’entretien et sont globalement inférieures aux seuils réglementaires applicables en matière d’immersion », répondait le port de Rouen dans le rapport.
L’objectif du dragage est de maintenir l’accès au chenal du port de Rouen, dont les retombées en « emplois directs et indirects ne sont pas négligeables (18.000 emplois) », selon la commission d’enquête publique.