Fincantieri rachète STX France, mais négociations encore en cours avec l’Etat

Le chiffre est en ligne avec la fourchette des analystes et les estimations circulant dans la presse, même s’il peut paraître loin du chiffre d’affaires généré par STX France, qui a atteint 1,4 milliard d’euros en 2016.

Lors de l’assemblée générale des actionnaires de Fincantieri vendredi à Trieste, dans le nord-est de l’Italie, le patron du groupe italien, Giuseppe Bono, a souligné que cette acquisition permettrait au groupe d’être « plus fort ».

« Nous sommes le premier constructeur naval européen et nous devons croître. Le défi pour l’avenir est de s’engager encore plus sur la voie de la consolidation de l’industrie européenne », a affirmé M. Bono, qui défend ardemment l’idée d’un « Airbus des mers ».

Il a noté qu’ensemble, Fincantieri et STX France avaient un carnet de commandes de 36 milliards d’euros. « Nous espérons arriver à 40 milliards d’ici la fin de l’année », a-t-il ajouté.

Les chantiers navals de Saint-Nazaire, qui comptent 2.600 employés et font travailler environ 5.000 employés d’entreprises sous-traitantes, apportent un carnet de commandes de 12 milliards d’euros.

Le ministre italien du Développement économique, Carlo Calenda, a exprimé sa « grande satisfaction » après la signature de l’accord pour l’acquisition par Fincantieri de 66,66% de STX France, après le feu vert donné par le tribunal en charge du dossier.

« Il s’agit d’une grande opération de politique industrielle européenne qui donnera naissance à un champion mondial du secteur de la mécanique et de la construction navale », a-t-il ajouté.

Fincantieri a précisé qu’il « continuait à négocier avec l’Etat français pour la finalisation de l’accord des actionnaires pour STX France, conformément à l’accord de principe signé le 12 avril ».

– ‘Chapeau à l’Etat français’ –

L’Etat français, qui détient les 33,3% du capital restant de STX France, a deux mois pour exercer ou non son droit de préemption.

Fincantieri, qui emploie 19.200 personnes dans le monde, était le seul candidat à avoir déposé une offre pour reprendre STX France, filiale florissante du groupe sud-coréen en difficulté STX Offshore and Shipbuilding.

Mais le gouvernement français refusait qu’il devienne actionnaire majoritaire.

Selon l’accord de principe longuement négocié et annoncé le 12 avril, le constructeur italien devrait reprendre 48% du capital des chantiers de Saint-Nazaire. Il devra rester minoritaire pendant au moins huit ans et sera accompagné d’un investisseur italien indépendant, la Fondazione CR (Cassa di Risparmio) Trieste, qui devrait avoir autour de 7% du capital.

Côté français –où le gouvernement a changé après l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence– l’Etat conserverait un tiers du capital et un droit de veto, tandis que le constructeur militaire public français DCNS entrerait à hauteur de 12%.

« Chapeau à l’Etat français qui défend ses propres établissements industriels: je voudrais que l’Italie fasse de même », a affirmé M. Bono, en évoquant une opération « qui a suscité tant d’intérêts et de polémiques ».

Il a remercié la Fondazione CR Trieste, dont la présence a été décisive pour parvenir à un accord avec l’Etat Français. « Le gouvernement nous laisse la gestion » de STX France, « en se réservant quelques droits, a-t-il noté.

Les élus du comité d’entreprise avaient rendu jeudi rendu jeudi un avis majoritairement défavorable à la cession à Fincantieri de 66,6% de STX France, mais cet avis est purement consultatif.

cco/fcc/gib

Fincantieri

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