Selon des informations publiées mercredi par Le Figaro, on s’orienterait vers un partage à 50-50 du capital des Chantiers Navals entre Fincantieri et les actionnaires français alors que, selon l’accord négocié avec le précédent gouvernement français, le constructeur italien devait reprendre 48% et l’investisseur italien Fondazione CR (Cassa di Risparmio) Trieste environ 7%.
Le gouvernement italien « s’est montré disponible à raboter les accords conclus entre deux pays, je me demande à quelle fin. Si l’exécutif veut défendre le sort d’un grand groupe industriel du pays qui peut se targuer de succès internationaux, il doit se battre afin que le contrôle de l’actionnariat tout comme la gestion des ex-chantiers de l’Atlantique restent entre les mains de l’Italie », a affirmé dans un communiqué le secrétaire général de l’Uilm-Gênes, Antonio Apa.
« Sur cela, le gouvernement ne peut faire machine arrière, c’est la ligne soutenue avec force par M. Bono (le PDG de Fincantieri) et les organisations syndicales », a-t-il ajouté.
« La faiblesse montrée par le gouvernement (italien) pour contester l’initiative (du président français Emmanuel) Macron sur Fincantieri produit le pire résultat pour l’Italie: Fincantieri (…) risque de se retrouver avec une société à 50%, avec un droit de veto des Français », a dénoncé pour sa part dans un communiqué Fabrizio Potetti, responsable du Fiom-Cgil chez Fincantieri.
Un revirement « à la faveur des Français » qui pose « divers problèmes », a souligné le syndicaliste, en demandant au gouvernement de « changer d’approche et de prétendre à la réciprocité dans les opérations à caractère européen ».
Le 31 mai, M. Macron avait déclaré vouloir que l’accord sur STX France « soit revu » afin de « garantir la préservation des emplois » et la souveraineté de la France.
Le ministre français en charge du dossier, Bruno Le Maire, a assuré mercredi que Fincantieri était le « bienvenu » au capital de STX France.
« Il n’y a pas de suspicion » vis-à-vis de Fincantieri, « il n’y a pas de rejet, au contraire », a-t-il dit, en espérant parvenir rapidement « à (s’) entendre sur la définition (du) nouvel équilibre » avec les autorités italiennes.
« Nous aurons dans cet actionnariat Naval group, qui est donc l’ex-DCNS, nous aurons bien évidemment l’Etat, et nous aurons les salariés », a précisé M. Le Maire.
Interrogé lundi par l’AFP sur l’évolution du dossier et les réactions syndicales, Fincantieri s’est refusé à tout commentaire.
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