« Cela fait 15 jours qu’une dizaine de chalutiers d’une vingtaine de mètres pillent la ressource, là où travaillent les petits bateaux qui ne peuvent pas sortir à cause du mauvais temps. Il n’y a pas de lien avéré avec le Brexit, mais ça leur permet de mettre un coup de pression à leurs dirigeants pour dire +regardez ce qui va se passer avec un Brexit dur+ », a déclaré Ken Kawahara, secrétaire de l’association des ligneurs de la pointe de Bretagne.
« On se fait matraquer par des chalutiers qui ont des moyens administratifs et un poids économique dont nous ne disposons pas. Des gros navires comme ça, ça défonce tout », assure également Thomas Le Gall, marin pêcheur sur un ligneur à Audierne.
L’association des ligneurs de la pointe de Bretagne reproche aux chalutiers de pêcher des dorades, pagres, ou bars par dizaines et dizaines de tonnes alors que le marché ne peut absorber ces quantités.
« C’est légal même si selon notre code de bonne conduite, les chalutiers évitent de s’approcher trop près des côtes. Ce n’est pas du tout leur marché. C’est du poisson subventionné, l’organisation de producteurs rachète par exemple de la dorade grise autour de 2 euros le kilo même si elle n’est pas vendue », a ajouté M. Kawahara.
« Ce matin, sur les 8,5 tonnes de dorade grise mises sur le marché, seuls 500 kilos ont été vendus et le reste, soit plusieurs dizaines de milliers de poissons, ont été détruits », a ajouté le marin pêcheur pour qui cette action préfigure « la guerre post-Brexit entre bande côtière et bande du large ».
Les ligneurs sont souvent des navires de petite taille, qui sortent pour la journée sur des lieux de pêche situés près des côtes.