Cette première usine de la start-up lyonnaise, créée en mars 2022, entend produire et commercialiser à grande échelle les composants entrant dans la fabrication des panneaux solaires (plaquettes de silicium et cellules photovoltaïques) ainsi que ces derniers (soit des modules photovoltaïques).
Le polysilicium nécessaire à la fabrication des cellules, qui est produit à 80% par la Chine, sera lui importé d’Europe.
C’est la « réponse française » à la question de savoir « comment sortir de la dépendance à la Chine sur les panneaux solaires, et demain à l’Inde et aux Etats-Unis », a estimé le président de Carbon, Pierre-Emmanuel Martin, rappelant qu’actuellement 70% du marché était dominé par six acteurs chinois.
Or, « le solaire est un marché en pleine expansion », en particulier en Europe, et constituera « une des briques essentielles du futur énergétique mondial », selon lui.
Les installations industrielles du futur site, dont l’implantation exacte au sein du Grand Port maritime de Marseille (GPMM) n’a pas encore été arrêtée, occuperont 60 hectares et permettront de produire annuellement 5 GW de cellules photovoltaïques et 3,5 GW de modules.
Le tout moyennant un budget d’investissement de 1,5 milliard d’euros, dont 120 à 140 millions d’euros font actuellement l’objet d’une levée de fonds. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur participera à hauteur de 70 millions d’euros, a indiqué son président, Renaud Muselier.
« Cette fabrication de panneaux photovoltaïques qui va du lingot (de silicium) jusqu’au module, c’est un processus intégré global qui n’existe pas aujourd’hui en Europe », a souligné Christophe Castaner, le président du conseil de surveillance du port, y voyant un « outil de reconquête de souveraineté nationale et européenne ».
Cette usine entièrement électrique vise en outre « à trouver sa place dans une politique globale de décarbonation » telle que menée par le port de Marseille-Fos, a-t-il ajouté.
Ce dernier a notamment été préféré à un site d’implantation dans les Hauts-de-France et un autre dans le Grand Est, en raison de ses connexions maritimes, fluviales, ferroviaires et routières mais aussi d’un bassin d’emploi attractif bénéficiant d’une offre de formation importante.
« Avec 30.000 conteneurs par an de flux » générés par la future usine, « pour le port, ce sont des perspectives d’emplois et d’activité particulièrement importantes », s’est réjoui M. Castaner, rappelant que jusqu’à 3.500 emplois directs pourraient être créés.
La proximité de la Méditerranée a aussi joué, selon M. Martin: « l’Afrique du Nord, la Grèce, l’Italie, l’Espagne, ce sont des marchés extrêmement dynamiques où l’énergie solaire sera la composante essentielle du futur énergétique ».