Le 11 décembre 2021, cinq passagers d’un kwassa, le nom de ces embarcations, avaient péri en mer au sud de cette petite île située entre Madagascar et la côte est-africaine.
Depuis plusieurs années, des milliers de personnes, principalement des Comoriens, mais aussi des ressortissants de l’Afrique des Grands Lacs, quittent les Comores voisines pour rentrer clandestinement dans le département français de Mayotte.
Le pilote de l’embarcation ayant fait naufrage samedi « a été condamné à la peine de 3 ans d’emprisonnement ferme et 5 ans d’interdiction du territoire national », et a été incarcéré, a indiqué le procureur local dans un communiqué.
Le jeune homme, né en 1991, était poursuivi pour « homicide involontaire et aide à l’entrée et au séjour de personnes en situation irrégulières, avec mise en danger de la vie d’autrui ».
« Il ressortait de l’audience que l’embarcation, qui transportait 21 passagers, était dépourvue du moindre gilet de sauvetage », a ajouté le procureur.
Un autre pilote de kwassa, interpellé lundi matin, « a été condamné pour aide au séjour irrégulier avec mise en danger de la vie d’autrui », à la peine de « 15 mois d’emprisonnement et a été incarcéré » également.
A Mayotte, où près de la moitié de la population est de nationalité étrangère, les drames de l’immigration clandestine sont fréquents.
Le dernier en date avait eu lieu en mai 2021, trois personnes avaient alors perdu la vie. En septembre 2020, dix personnes étaient mortes dans le naufrage d’un kwassa.
L’Union des Comores refuse toujours de reconnaître la souveraineté française sur cette île qui, dans une série de référendums entre 1974 et 1976, s’est prononcée à chaque fois pour le maintien dans la République française. Le reste de l’archipel est devenu indépendant en 1975.
En 2011, Mayotte est devenu un département français d’outre-mer.