La fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF), celle des « Légumes de France », le principal syndicat agricole la FNSEA et les Jeunes agriculteurs (JA) seront reçus 16H00 par le ministre Stéphane Le Foll, ont indiqué ses services.
Pour Luc Barbier, président de la FNPF, la guerre des pêches et nectarines entre producteurs espagnols et français n’a jamais atteint un « tel niveau », explique-t-il à l’AFP, soupçonnant les voisins de pratiquer « le dumping commercial pour tuer le marché français et rester ainsi les seuls fournisseurs ».
« Ce qui nous perturbe le plus, c’est que la cotation sur le marché de gros espagnol est le double du prix de vente en France: en Espagne, on constate un prix moyen à 1,10 euro le kilo et ici il arrive à 57 centimes », assure-t-il.
M. Barbier soupçonne aussi des pratiques interdites de « prix après-vente » qui consiste à fixer les prix payé par les importateurs en fonction du prix de vente sur le marché: « Quand vous achetez une voiture ce n’est pas vous qui faites le prix, il est affiché » s’insurge-t-il.
Pour contrer cette concurrence, il réclame avec ses adhérents « le renforcement des contrôles aux frontières et sur les marchés d’intérêt national, type Rungis ou Saint-Charles à Perpignan », le premier marché de gros de la pêche et nectarine, afin de vérifier les bons de commande des fruits qui doivent préciser l’origine, la qualité et le prix.
« Lors des contrôles que nous avons effectués ces quinze derniers jours, deux camions sur trois ne respectaient pas les règles », rapporte-t-il.
Ces pratiques ont toujours existé, « mais à ce niveau là, jamais », affirme-t-il. « Sur le marché Saint-Charles de Perpignan, pour une palette de pêches françaises entrent seize palettes espagnoles ».
Le verger français en pêches et nectarines représente 10.000 ha contre 20.000 en 2004. La production française de 400.000 tonnes assurait alors la totalité ou presque de la consommation (450.000 t): elle est tombée à 190.000 tonnes.
« En dix ans, on a perdu 50% de la production et si ça continue comme ça, on ne mettra pas dix ans à perdre les 50% qui restent », prévient Luc Barbier.