Le maire Christian Estrosi (droite) avait pris mercredi un arrêté interdisant les escales de paquebots de plus de 450 passagers à Nice, et limitant le nombre de navires transportant plus de 2.500 passagers dans la rade voisine de Villefranche-sur-mer à 65 par an et pas plus d’un par jour.
Il avait invoqué « l’urgence climatique, la protection de la biodiversité marine, la promotion d’un tourisme raisonné et la protection du patrimoine ».
Autre grande ville de la Côte d’Azur, Cannes avait également décidé fin juin de limiter les paquebots géants dans sa baie en n’autorisant qu’un seul de ces navires transportant plus de 3.000 personnes à accoster chaque jour, et jamais deux en même temps.
Mais dimanche, le tribunal administratif de Nice, saisi par le préfet (représentant de l’Etat) de la région des Alpes-Maritimes, a estimé que le maire de Nice n’était « pas compétent pour édicter de telles mesures » et que seul le préfet peut « organiser les entrées, les sorties et les mouvements des navires ».
Réagissant à cette décision de justice, M. Estrosi a insisté, dans un communiqué, sur la nécessité de « protéger la santé des habitants » et menacé « d’engager la responsabilité de l’Etat » si aucune mesure n’est prise « dans des délais raisonnables pour prévenir les effets néfastes » des méga-croisières.
M. Estrosi avait annoncé fin janvier une interdiction des plus gros navires de croisière dans la baie de Villefranche-sur-mer, avant d’y renoncer.
Cette annonce avait provoqué la « stupéfaction » de l’association internationale des compagnies de croisières (CLIA) et un tollé parmi les élus des communes de la rade, professionnels de la mer, commerçants ou taxis.