Arrivé sur la rive droite du pont vers 10H45, M. Hollande a été notamment accueilli par le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, la ministre chargée des personnes âgées, Michèle Delaunay, et le maire UMP de Bordeaux Alain Juppé ainsi que par Vincent Feltesse, président PS de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB), maître d’ouvrage du pont.
La veuve de M. Chaban-Delmas, Micheline, accompagnée de ses deux enfants, Valérie et Jean-Jacques, était également présente à la cérémonie.
Dans son discours, M. Hollande a rendu hommage à Jacques Chaban-Delmas « grand résistant », « plus jeune général de l’armée française », « inamovible président de l’Assemblée nationale avant de devenir Premier ministre en 1969 pour mettre en oeuvre sa +nouvelle société+ ».
Le chef de l’État, a ensuite abaissé la travée centrale mobile de ce pont de 443 mètres, longue de 117 mètres et culminant à 55 mètres en position haute, soit « le plus grand pont levant d’Europe », a souligné M. Hollande.
Juste avant, le pont avait laissé passer toute une parade nautique partie ensuite accoster en amont dans le centre-ville classé au patrimoine de l’Unesco, dont le Belem, célèbre dernier trois-mâts français, lui-même classé monument historique.
M. Hollande a ensuite coupé le traditionnel ruban, traversé le long tablier pour, sur la rive gauche, dévoiler la plaque inaugurale.
Ce pont très caractéristique avec ses quatre pylônes de 77 mètres de haut, est le cinquième pont routier au-dessus de la Garonne à Bordeaux. Dû notamment à l’ingénieur Michel Virlogeux, concepteur du pont de Normandie ou du viaduc de Millau, l’ouvrage, dont la construction a commencé en octobre 2009, est destiné à fluidifier la circulation entre les quartiers en mutation sur chaque côté de la rive, au Nord de Bordeaux, en direction de l’estuaire de la Gironde.
« Ce pont apportera de profonds changements dans la vie de l’agglomération bordelaise » et « contribuera à l’attractivité de la cité portuaire qui profite d’un marché en plein essor, celui des croisières », a ajouté M. Hollande rappelant que « plus de 40 escales de paquebots [étaient] attendues en 2013 » pour accoster sur les quais face au centre-ville de Bordeaux.
M. Hollande a également rappelé le financement de l’ouvrage « d’un coût de 156 millions d’euros pris en charge pour les deux tiers par la CUB (105 MEUR), l’Etat (18 MEUR), le département de la Gironde (18 MEUR) et la région Aquitaine (15 MEUR).
Surnommé pont « Ba-ba » pendant sa construction, du nom des quartiers Bacalan (rive gauche) et Bastide (rive droite) qu’il relie, M. Feltesse était favorable à l’appeler pont Toussaint-Louverture, du nom du général haïtien figure de la lutte contre l’esclavage. Le conseil municipal de Bordeaux a finalement choisi de lui donner, plus classiquement, le nom de l’ancien maire de la ville, suivant la suggestion de son successeur Alain Juppé.
Après trois jours de festivités, le pont sera ouvert à la circulation lundi.