Taïwan avait acheté en 1991 six frégates au groupe français Thomson-CSF (Thales) sous la garantie de l’Etat français, pour un total de 2,8 milliards de dollars, un contrat qui avait tendu les relations entre Paris et Pékin.
Une enquête de la justice française avait ensuite établi que Thomson-CSF avait rémunéré des intermédiaires pour remporter la vente, un procédé pourtant strictement interdit dans le contrat signé. Le montant des commissions s’élevait à quelque 400 millions de dollars, qui ont été versés sur des comptes suisses.
La demande a été déposée formellement et les autorités helvétiques avaient accepté précédemment de rendre cet argent gelé sur les comptes, a précisé l’agence taïwanaise Central News Agency, qui cite des sources anonymes.
En mai dernier, la Haute cour de l’île avait maintenu la condamnation à 15 ans de prison de l’ancien capitaine Kuo Li-heng, pour prise de commissions. La justice taïwanaise avait estimé que Kuo avait été « acheté » par le marchand d’armes et intermédiaire Andrew Wang.
Elle avait ordonné aux deux hommes de rendre quelque 340 millions de dollars de commissions placées sur des comptes suisses. La principale agence taïwanaise de lutte contre la corruption avait chiffré à 400 millions de dollars le montant des commissions dans cette opération.
Le scandale avait éclaté à Taiwan en décembre 1993 lorsque le cadavre d’un haut responsable des forces navales, le capitaine de vaisseau Yin Chin-feng, avait été retrouvé flottant au large de l’île. Ce dernier s’apprêtait apparemment à révéler le scandale financier.