Les dépenses militaires britanniques sont amputées d’environ 8% sur cinq ans d’ici à 2015 et, entre 2010 et 2020, 31.000 postes doivent être supprimés, pour faire passer le contingent de 178.000 militaires à 147.000, dans le cadre de la politique de réduction draconienne des dépenses publiques lancée par le Premier ministre conservateur, David Cameron.
« Au vu des réductions assez substantielles en matière de défense au Royaume-Uni, nous constatons que le pays ne disposera plus d’une capacité opérationnelle globale et ne sera plus un partenaire à part entière comme c’était le cas dans le passé », a déclaré Robert Gates sur la BBC Radio 4.
Il a notamment cité l’absence d’un porte-avions opérationnel, une des décisions qui « au bout du compte a des implications », selon l’ancien secrétaire d’Etat à la Défense, un républicain qui occupait ce poste de 2006 à 2011 sous l’administration de George W. Bush et de Barack Obama.
La capacité opérationnelle globale fait référence à la capacité de combattre sur terre, en mer et dans les airs.
Le Royaume-Uni a été l’allié le plus proche des Etats-Unis lors des récents conflits en Afghanistan et en Irak.
Le ministère britannique de la Défense a réagi en expliquant que « le Royaume-Uni, comme les Etats-Unis, doit faire face à des décisions difficiles en matière de dépenses de défense » mais qu’il disposait du « quatrième budget de défense dans le monde et des forces armées les mieux entraînées et les mieux équipées, après les Etats-Unis ».
« La construction d’un nouveau porte-avions, le plus grand navire jamais utilisé par la Royal Navy, est quasiment terminée, et la marine va également disposer de destroyer Type 45, de nouvelles frégates de type 26 et de sept nouveaux sous-marins de la gamme Astute », a-t-il également indiqué.
« Sur la décennie à venir, nous avons prévu de dépenser 160 milliards de livres (192 milliards d’euros) en équipements afin de nous assurer que nos forces armées conservent leurs formidables atouts et la capacité à intervenir à travers le monde, y compris en maintenant notre importante présence navale dans la région du Golfe », a conclu le ministère.
L’ampleur des coupes ont suscité des inquiétudes dans les rangs de l’armée et au parti conservateur au pouvoir au sein de la coalition gouvernementale.