Le préfet de Corse, Amaury de Saint-Quentin, répondait ainsi au coup de colère du président autonomiste du Conseil exécutif de Corse, face aux réticences exprimées jeudi matin par un représentant du préfet de Corse sur un dispositif permettant à la Chambre de commerce de continuer à gérer les aéroports et ports de l’île.
« C’est une déclaration de guerre » de l’Etat, a considéré Gilles Simeoni jeudi midi à l’assemblée générale extraordinaire de la chambre de commerce et d’industrie (CCI).
Quelques heures plus tard, à l’appel du syndicat des travailleurs corses (STC) rejoint par les autres syndicats de la CCI, un mouvement de grève a entraîné le blocage des quatre aéroports et six ports de l’île.
En Corse, les délégations de services publics dans les ports et aéroports arrivent à échéance fin 2024, après une prolongation de 4 ans, a rappelé le préfet.
Pour gérer cette situation, la collectivité de Corse et la CCI ensemble ont prévu de créer deux syndicats mixtes ouverts (SMO) aéroportuaire et portuaire, pour se regrouper et gérer ces ports et aéroports. « Ca ne pose aucune difficulté sur le principe, à l’Etat », a assuré le préfet.
« Simplement, là où il peut y avoir une petite difficulté, ou un risque juridique, c’est que dans les statuts du SMO qui ont été présentés à l’Assemblée générale de la CCI, il y a un article qui prévoit une subdélégation de la mission du SMO au profit de la chambre de commerce et industrie », a-t-il pointé.
« On peut le faire, mais ça peut représenter un risque, parce que ça peut être interprété comme une volonté de vouloir contourner le code de la commande publique », a-t-il précisé, ajoutant se référer à des « notes juridiques du ministère de l’Economie et des Finances et du ministère de l’Intérieur ».
Il n’y a « aucune vélléité de la part de l’Etat » de confier à des groupes privés la gestion des ports et aéroports insulaires, a-t-il assuré, précisant que dans cette affaire, l’Etat a juste voulu tenir sa « mission d’alerte et d’information » sur le contrôle de légalité.