« Nous voulons avoir les meilleures relations » avec Gibraltar « mais nous ne sommes pas disposés à ce qu’on se moque de nous », a déclaré le ministre des Affaires étrangères José Manuel García-Margallo à la radio Onda Cero.
Il a ajouté que les pêcheurs espagnols continueraient à pêcher « protégés par la garde civile », soulignant qu’il s’agissait d’une question de souveraineté espagnole.
« Nous pensons que ceci doit se résoudre par la négociation sans que Gibraltar dispose d’un droit de veto au début des conversations », a-t-il affirmé.
« Il n’y a pas de forum tripartite, il y a un forum à deux et des réunions bilatérales de même niveau » diplomatique, a-t-il poursuivi.
En mai, un incident avait opposé la police de l’enclave britannique et la garde civile espagnole qui protégeait des bateaux de pêcheurs espagnols, et Madrid s’était élevé contre toute « intimidation ou humiliation ».
Un accord de 1999 permet aux pêcheurs espagnols d’installer leurs filets à plus de 225 mètres des côtes, mais le nouveau gouvernement de Gibraltar a durci sa politique et défend depuis mars l’application d’une loi de 1991, qui interdit la pêche dans la zone.
Le 16 août, les autorités de Gibraltar ont annoncé qu’elles maintenaient cette interdiction, en faisant valoir des préoccupations écologiques.
Madrid affirme que cette attitude est en contradiction avec un accord concédé le 3 août par Gibraltar, qui permet la poursuite de la pêche par les marins espagnols dans cette zone.
« La réponse du gouvernement espagnol est que nos pêcheurs vont reprendre la pêche et qu’ils seront protégés par la Garde civile car nous parlons ici de nos zones » de souveraineté, a-t-il estimé.
Le territoire de Gibraltar a été cédé en 1713 par l’Espagne à la Grande-Bretagne aux termes du Traité d’Utrecht. Madrid réclame depuis longtemps le retour de l’enclave sous sa souveraineté, ce que Londres refuse en faisant valoir l’opposition de la population locale à une telle mesure.