Six membres des forces de l’ordre ont été légèrement blessés lors d’interventions, et 19 personnes ont été interpellées, 51 depuis samedi, selon la préfecture, qui a précisé avoir demandé des renforts à Paris.
La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a lancé sur la chaîne Public Sénat un « appel au calme » et à la « responsabilité » de chacun alors qu' »autour de ces manifestants qui disent leur colère, leur angoisse, leurs demandes, un certain nombre de jeunes ou moins jeunes en profitent pour faire de la casse ».
Sur toute l’île lundi à 14H00 (11H00 à Paris), la Direction régionale des routes recensait 31 barrages, dans une ambiance tendue sur la plupart des sites, avec notamment des jets de pierres, des feux de poubelles, de pneus ou de palettes.
La plupart des écoles de l’île et l’université restaient fermées, comme le conseil départemental et les chambres consulaires, et les transports en commun n’étaient pas assurés.
Le dépôt de carburant de l’île est bloqué, a précisé Mme Girardin, disant craindre « très vite des problèmes de ravitaillement » qui « pourraient toucher l’aéroport ».
Dimanche soir au Port (ouest), une concession automobile a été incendiée et un fastfood vandalisé, ont indiqué les forces de l’ordre. La façade d’un hypermarché a été détruite à Saint-Benoît (est), a précisé la préfecture.
« Ce sont de petits groupes, mobiles, qui agissent », a détaillé Marie-Amélie Vauthier Bardinet, directrice de cabinet du préfet de La Réunion. « Ils sont jeunes voire très jeunes ».
Lundi, sur la Route du Littoral, un important axe routier reliant Saint-Denis (nord) à La Possession (ouest), un barrage filtrant a été installé vers 09H00 (06H00 à Paris), provoquant d’importants embouteillages. La police est intervenue trois heures plus tard, faisant usage de gaz lacrymogènes, et un bref affrontement a eu lieu.
Repoussés, les manifestants ont ensuite investi le centre ville de Saint-Denis, chef-lieu de La Réunion. Les commerçants ont baissé leurs rideaux à leur approche.
La police est aussi intervenue à la mi-journée lorsque plusieurs dizaines de « gilets jaunes » ont tenté d’entrer dans l’enceinte du conseil régional.
La dénonciation de la hausse des prix des carburants et de la baisse du pouvoir d’achat rencontre une grande adhésion à La Réunion où 42% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.
Selon Mme Girardin, « entre 1.500 et 2.000 personnes » ont manifesté samedi et dimanche.