Dans un communiqué, la préfecture estime que « l’accélération du phénomène d’érosion de la pointe du Cap Ferret est une réalité (…) que personne ne peut désormais contester ». Et indique que « l’État entend agir pour accélérer en la matière la prise de conscience » et « minimiser, autant que possible », les conséquences inéluctables.
La préfecture s’appuie sur un rapport récent qu’elle a commandité au Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) sur les risques littoraux sur ce secteur. Ce rapport, poursuit la préfecture, a identifié « deux secteurs à risque à court terme », dont la plage océane à la Pointe, et quelques ouvrages (de protection contre la mer) côté intérieur.
Sur ces secteurs, « le maintien du trait de côte à la pointe paraît très hypothétique à court ou moyen terme, et la stabilité des ouvrages ne peut être garantie avec des risques d’effondrement brutal non prévisibles », estime la préfecture.
Aussi le préfet Didier Lallement dit avoir demandé au maire de Lège-Cap Ferret une série de mesures, dont « interdire, sans délai (…) tout cheminement du public » sur les ouvrages sur le secteur concerné.
Depuis 2016 déjà, la Plage de la pointe du Cap Ferret (Gironde), soit quelques centaines de mètres, était fermée pour dangerosité: une fermeture d’abord provisoire, puis été étendue sine die, en raison de la forte érosion subie lors des tempêtes de l’hiver précédent.
Ces deux secteurs portent sur environ 2 km de côte, sur 25 kilomètres de littoral de la presqu’île.
Le préfet demande aussi à la commune d’intégrer sous 3 mois « un plan de gestion de crise » pour la zone tout au bout de la presqu’île », dite « les 44 hectares » –quartier à la fois sauvage et chic–, prévoyant notamment « des procédures d’évacuation d’urgence » des populations.
Il demande également « d’actualiser sa stratégie de rechargement de la plage et de la dune pour tenir compte de l’érosion dunaire » et de lancer « d’ici 6 mois, l’étude de recomposition spatiale prévue dans sa stratégie locale ». Ceci considérant que « la lutte active contre l’érosion ne pourra être que temporaire ».
Selon des chiffres du Groupement d’intérêt public (GIP) Littoral Aquitain, le taux de recul moyen du trait de côte sableuse dans les Landes et en Gironde se situe entre 1,70 et 2,50 mètres par an.