Selon ce rapport, 32 attaques ont été signalés au large des côtes du Bénin, du Nigeria et du Togo le premier semestre 2012, contre 25 en 2011. La plupart des raids impliquent « un niveau élevé de violence », avec des dizaines de prises d’otages, précise le rapport.
Mais pour le responsable régional du BMI, Cyrus Mody, interpréter les résultats de cette année comme une simple augmentation du nombre d’attaques est en partie faux.
« Il y a un grand nombre de sous-déclarations dans le Golfe de Guinée, en particulier au Nigeria », a-t-il déclaré. Cette hausse des attaques n’est peut-être pas « une véritable augmentation », a-t-il affirmé, mais plutôt le résultat de rapports plus précis.
Après la Corne de l’Afrique, les côtes de l’Afrique de l’Ouest sont désormais identifiées comme un nouveau point chaud de la piraterie, où les tankers chargés de brut sont particulièrement visés.
Le Nigeria et le Bénin ont mis sur pied l’année dernière des patrouilles conjointes pour tenter de mettre fin à ces attaques.
Toujours selon M. Mody, les responsables de la région ont reconnu que la comptabilisation des actes de piraterie était souvent mauvaise.
« Il est très difficile de mesurer l’ampleur exacte du phénomène », a expliqué le responsable du BMI, pour justifier la sous-déclaration généralisée de ces violences dans la région.
La volonté des compagnies de pêche de contenir les tarifs des assurances ou bien la pression de certains responsables pourraient être à l’origine de cette sous-estimation, a envisagé M. Mody.
Mais ces sous-déclarations mettent les pêcheurs des pays voisins dans une situation dangereuse, a déploré M. Mody. Ils « peuvent avoir le sentiment que le nombre d’incidents est faible et donc ne sont pas correctement préparés » à une éventuelle attaque, a-t-il déclaré.
Le Nigeria est le premier producteur de pétrole d’Afrique et de nombreux tankers chargés de brut croisent dans ses eaux, attirant des pirates qui souvent volent le brut pour l’écouler sur un très lucratif marché noir régional.