En revanche, il n’y avait aucune nouvelle des 14 marins du thonier chinois attaqué dimanche, sans doute par les mêmes pirates qui s’en sont servi, depuis, comme « bateau-mère » pour plusieurs tentatives de détournement de pétroliers, rapporte Dryad Global, société spécialisée dans la sécurité maritime.
Des assaillants armés avaient abordé mardi le pétrolier « Maria E » au large de Sao Tomé-et-Principe et avaient grimpé à bord. Tout l’équipage avait réussi à s’enfermer dans la « citadelle », une pièce sanctuaire blindée dont sont équipés certains navires, et ils s’y trouvaient le lendemain, avec le tanker à la dérive, selon Dryad Global.
Le pétrolier « a été libéré, l’équipage est sain et sauf et le bateau se trouve déjà proche de Malabo », sa destination initiale, a déclaré à l’AFP jeudi soir Philippe Prudent, directeur de Total Guinée équatoriale, propriétaire du carburant que contient le navire et destiné aux stations d’essence dans le pays.
M. Prudent n’a pas précisé les circonstances de cette « libération » et les autorités équato-guinéennes sollicitées par l’AFP n’ont pas répondu.
Les attaques de navires pour kidnapper leurs équipages et les échanger contre des rançons sont devenues très fréquentes ces dernières années dans le golfe de Guinée, qui s’étend du Sénégal à l’Angola, perpétrées essentiellement par des pirates nigérians.
Dimanche, le navire de pêche chinois « Lianpengyu 809 », qui bat pavillon gabonais, avait été attaqué par des pirates à bord de vedettes rapides au large de Port-Gentil, un port gabonais, selon Dryad Global.
Les 14 membres de l’équipage – Chinois, Indonésiens et Gabonais – étaient ou bien encore à bord avec les pirates jeudi ou bien ont été débarqués par leurs ravisseurs au Nigeria, dont le thonier était tout proche la veille, a précisé Dryad Global sur son site internet.
Le détournement du « Maria » E avait été confirmé par Malabo mercredi.
Le nombre d’actes de piraterie dans le monde sur des navires a bondi de 20% en 2020, conséquence d’une hausse record des enlèvements dans le Golfe de Guinée, selon un récent rapport du Bureau international maritime (BIM).
Sur 135 marins enlevés dans le monde, 130 l’ont été en 2020 dans cette zone au large de l’Afrique de l’Ouest et Centrale, selon le BIM qui assure que les pirates sont passés des attaques pour vol dans les navires aux enlèvements de marins contre rançon, qui s’avèrent plus lucratifs.