La chute des ventes s’élève à 23,1% entre septembre 2023 et août 2024 par rapport à 2022/2023 et après trois années post-Covid très prolifiques, selon des chiffres présentés le mois dernier par la Fédération des industries nautiques (FIN), pour un total de 70.534 unités construites par les chantiers navals français.
Le chiffre d’affaires global des bateaux neufs, qui a dépassé les 2 milliards d’euros après le Covid, a ainsi reculé à 1,49 milliard cette année malgré le maintien des exportations, qui représentent 80,6% de la production.
La baisse des ventes est particulièrement forte sur les petits bateaux à moteur de moins de 7 mètres et les voiliers monocoques de 9 à 16 mètres, avec des reculs respectifs de 27% et 28%. Les grandes unités de plus de 15 mètres, surtout les catamarans, tiennent le cap avec +2%.
Le marché de l’occasion a lui aussi baissé de 10% en un an, mais reste au niveau d’avant la pandémie avec 56.324 unités échangées.
« C’est un recalage, un phénomène naturel après trois fortes années d’après Covid », a déclaré à l’AFP le président de la Fédération des industries nautiques (FIN) Jean-Paul Chapeleau, présent au Grand Pavois, qui s’achève dimanche.
Pour lui cela s’explique par « une hausse des prix du neuf de 25 à 30% et des difficultés d’accès au crédit ». Le président du salon rochelais, Alain Pochon, ajoute à cela « le coût de l’entretien et la mauvaise météo depuis deux ans ».
Pour autant tous deux refusent de verser dans la morosité. « Il y a toujours un fort attrait pour la mer, poursuit Alain Pochon. Aujourd’hui on compte 4 millions de navigants réguliers et 11 millions qui pratiquent des sports nautiques. »
« Avec le coût des bateaux et la recherche de confort à bord, beaucoup se tournent vers la location de bateaux de plus de 15 mètres. On le remarque aux commandes des charters (les sociétés de location, ndlr) qui optent depuis vingt ans pour des catamarans », relève également Jean-Paul Chapeleau.
Autre signe positif perceptible sur les pontons du Grand Pavois, 19% des 800 exposants sont de nouveaux acteurs, chantiers navals ou équipementiers, largement tournés vers l’écoconception. « Et ça, ce n’est pas une mode », insiste Alain Pochon.