Jeudi, les bateaux sont restés ancrés dans les ports. « Presque aucune liaison maritime n’est effectuée », a indiqué à l’AFP une responsable du bureau de presse de la Marine marchande grecque.
Le syndicat des marins (Pno) a en effet entamé une grève de 48 heures, jusqu’à samedi 4H00 GMT, pour protester contre un projet de loi sur la restructuration du secteur, qui prévoit notamment une réduction de l’équipage des ferries.
« Ce projet de loi va détruire le secteur, où actuellement plus de 7.000 marins grecs sur un total de 15.000 sont en chômage », a indiqué mardi Yannis Halas, secrétaire général du Pno, lors d’une conférence de presse.
« Le chômage dans le secteur est de 60%. Il y a des marins qui n’ont pas été payés depuis quatre ou cinq ans. Sept bateaux sur huit ont été abandonnés », a indiqué à l’AFP, Apostolos Banasos, marin qui manifestait sur le port du Pirée, près d’Athènes, jeudi matin à l’appel du syndicat.
Les employés des bus, trolleybus, et des chemins de fer étaient également en grève, contre la baisse de leurs salaires et la réquisition des employés du métro d’Athènes samedi après une grève de neuf jours.
Ils réclament « la signature d’une nouvelle convention collective » et « la sauvegarde du caractère public des transports en commun ».
En revanche, le métro d’Athènes fonctionnait normalement jeudi.
Dans la santé, les médecins hospitaliers étaient aussi appelés à faire grève 24 heures jeudi contre « la réduction du budget de la sécurité sociale » et « du personnel hospitalier ».
Dénonçant « la dissolution des hôpitaux » et « leur sous-financement », le syndicat des fonctionnaires (Adedy) a observé un arrêt de travail de trois heures jeudi. Une manifestation a rassemblé plus de 1.000 personnes selon la police et 5.000 selon l’Adedy, dans le centre d’Athènes.
Par ailleurs, des militants du front syndical communiste Pame ont également manifesté devant les tribunaux d’Athènes contre l’arrestation mercredi d’une trentaine de leurs militants, qui avaient fait irruption dans les locaux du ministère du Travail pour protester contre les nouvelles coupes salariales et de retraites.
Les militants ont été poursuivis pour « irruption illégale » dans le ministère et leur procès en flagrant délit a été fixé au 12 février, selon une source judiciaire.
Les agriculteurs, qui ont vu fondre leurs revenus et sont soumis à une imposition plus lourde, menacent également de bloquer les principaux axes routiers menant à la capitale pour exiger le soutien de l’Etat.
Depuis plus d’une semaine, des grèves affectent les transports en commun dans la capitale, contre la poursuite de la rigueur pour la quatrième année de suite.
« Tout le monde sait qu’on traverse des difficultés. La société se trouve à un point crucial », a déclaré le porte-parole du gouvernement Simos Kédikoglou dans un entretien jeudi à la radio Real FM, en défendant le plan de sauvetage UE-FMI en échange des prêts au pays.
« Nous avons pris de douloureuses décisions, mais c’est la seule voie pour sortir de la crise », a-t-il souligné.