« C’est le seul moyen que nous avons trouvé pour nous faire entendre. Nous sommes plusieurs centaines devant les grilles mais nous n’empêchons personne de sortir », a affirmé à l’AFP Theoklis Tsoukis, représentant des ouvriers du chantier naval d’Elefsinas, au sud d’Athènes.
Selon plusieurs médias, des membres du conseil d’administration de l’entreprise ont passé sur place la nuit de lundi à mardi en raison du blocage des entrées.
« Tout le monde se renvoie la balle depuis des mois et nous n’avons plus de quoi survivre, certains vont à la soupe populaire, d’autres se sont vu couper le courant », en raison de ces huit mois d’impayés, selon M. Tsoukis. Les salariés du chantier naval ont déjà manifesté à plusieurs reprises.
Dans un communiqué mardi, le ministère de la Défense, accusé par la direction du chantier de lui devoir 30 millions d’euros, a affirmé avoir versé ce qu’il devait à l’entreprise.
« La seule vérité est qu’en vertu de la loi adoptée par le parlement en avril 2013, les chantiers d’Elefsinas ont reçu 25 millions d’euros et auraient dû livrer en mars 2014 le navire d’attaque rapide +Ritsos+ », du nom d’un des plus célèbres poètes grecs, selon le communiqué du ministère.
Les ouvriers du chantier naval ne sont pas les seuls à subir des versements de salaires aléatoires: selon une estimation « empirique » de l’Institut de recherche du principal syndicat du privé GSEE, plus d’un million de salariés grecs ont leur paye amputée ou versée avec un ou plusieurs mois de retard. Un nombre à rapprocher des 1,35 million de chômeurs du pays, soit 26,7% de la population.