« Le mot d’ordre, c’est de ne pas transporter de fret », a précisé M. Maurizi, qui a demandé à la compagnie privée Corsica Ferries, la seule qui assure aujourd’hui des traversées, de ne pas embarquer de marchandises.
Joint par l’AFP, un porte-parole de Corsica Ferries a confirmé avoir reçu une telle demande et avoir l’intention de s’y conformer.
« Des bateaux sont arrivés (en Corse) ce matin avec du fret, comme c’était prévu, mais ils doivent repartir sans fret », indique M. Maurizi, tout en soulignant que les passagers de la Corsica, pourront eux monter à bord.
Si ce mot d’ordre n’est pas respecté, des actions plus dures sont envisagées, précise-t-il, évoquant le blocage des « ports, de ronds-points ou de Bastia ».
Les transporteurs protestent contre la situation engendrée par la grève de la compagnie maritime en difficulté SNCM, ainsi que de la Méridionale, débutée mercredi, et qui oblige les transporteurs à utiliser les services de la Corsica.
« Nous comprenons que les transporteurs qui travaillent habituellement avec la Corsica continuent à le faire, mais on constate que les autres transporteurs restent à quai », malgré l’annonce par la compagnie privée de bateaux supplémentaires, insiste M. Maurizi.
« S’ils s’engagent à mettre des bateaux supplémentaires, il faut qu’ils s’en tiennent à l’engagement qu’ils ont pris », souligne-t-il.
La décision de l’arrêt du fret pour tout le monde a donc été prise « pour mettre tout le monde sur un pied d’égalité », justifie-t-il.
« Il y a eu en tout 6 bateaux dédiés au fret sur la Corse. Les clients existants n’ont bénéficié d’aucun privilège, cependant, ils avaient réservé leurs billets à l’avance et il était impossible de les annuler », a répondu Pierre Mattei, le directeur général de la Corsica.
« Nous avons informé nos clients que le fret ne pourrait être assuré à partir de la décision des transporteurs corses. Ceci dit, nous sommes prêts, si on (les transporteurs, ndlr) nous le demande, à remobiliser de nouvelles capacités de navires », a-t-il affirmé.
Selon M. Maurizi, la Corse est cependant loin d’un début de pénurie, bien que tous les produits consommés en Corse viennent du continent.
La principale marchandise originaire de l’île victime de ce blocage devrait être la clémentine, dont la saison bat son plein.
Le président de l’Office des transports de Corse (OTC) Paul-Marie Bartoli est lui monté au créneau en dénonçant auprès de France 3 Corse « la grève de trop » du duo SNCM-Méridionale, qui a remporté la délégation de service public (DSP) de la desserte de la Corse pour la période 2014-2023.
« Il faut que cette grève cesse », a tonné M. Bartoli, qui « demande instamment un peu plus de reponsabilité aux organisations syndicales ».
Pour lui, « c’est le service public qui est en cause. Dès lors qu’il n’est plus fiable, on peut se poser beaucoup de questions. (…) Nous exigeons que le service soit fait. S’il n’est pas fait, nous ferons les retenues qui sont prévues à la DSP. »
Selon France 3, l’OTC a également demandé par écrit la mise en place d’un service minimum aux deux compagnies CMN et SNCM, un « service social et solidaire », prévu dans la dernière convention de DSP, et qui doit s’appliquer dès le cinquième jour de grève.
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VEOLIA ENVIRONNEMENT