« Le trafic est fortement perturbé mais pas interrompu. Le trafic continue », a indiqué la direction du port de Calais, selon laquelle « un poste d’embarquement sur les quatre » habituellement en service, a fonctionné vendredi.
Ce poste, « tenu par du personnel non-gréviste et d’encadrement », a permis d’assurer un « service minimum », selon la direction, qui a toutefois déploré jusqu’à trois heures de retard sur certains départs.
Les personnels redoutaient quelque 70 suppressions de postes dans le cadre du projet d’extension et de modernisation « Port Calais 2015 » et réclament à l’inverse des créations de postes.
Géré principalement par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), mais propriété de la Région Nord/Pas de Calais, le port emploie quelque 650 personnes.
La grève a été suivie à 100% par les lamaneurs (chargés d’amarrer les bateaux et d’installer les passerelles ndlr), les agents de sûreté, les agents de circulation et les agents de maintenance, sauf l’encadrement, selon Jean-Philippe Colle, délégué syndical FO au port de Calais, qui a indiqué que son syndicat lèverait le mouvement comme prévu à 21H45, vendredi.
Si la grève en cours s’arrêtait, comme prévu, vendredi soir, « le service devrait revenir à la normale à partir du quart de nuit, à 21H45 », a estimé Karine Warnault, la responsable des communications de P&O France, l’une des trois compagnies de ferries qui assure 24H sur 24 la desserte Calais-Douvres.
« Imaginer un élu qui dépense quelques centaines de millions d’euros pour détruire des emplois, il y aurait comme un problème dans l’énoncé », a déclaré Wulfran Despicht, vice-président en charge de la mer au conseil régional, après sa rencontre avec une délégation de la CGT.
Selon lui, la construction du projet Calais Port 2015 « mobilisera vraisemblablement entre 1.500 et 2.000 emplois sur le temps du chantier », prévu pour durer quatre à cinq ans.
Le doublement de la capacité du port créera selon lui entre 1.200 et 2.000 emplois sur le Calaisis quelques années à peine après l’ouverture de cette infrastructure.
Le projet d’investissement, qui concerne également le port voisin de Boulogne-sur-mer, se monte à 800 millions d’euros dont 600 à 650 millions d’euros pour Calais, selon M. Despicht.
La situation sur la rocade d’embarquement des camions, régulièrement prise d’assaut par les migrants souhaitant passer en Grande-Bretagne, était revenue à la normale en milieu de matinée, après des bouchons dans les premières heures, selon le port de Calais, qui a assuré que « l’ensemble des poids lourds » avaient été « sécurisés dans des zones internes au port.
Un correspondant de l’AFP a constaté que, sur ce point, la situation s’était calmée par rapport à un début de matinée plus agité.