Le navire L’Armorique est ainsi resté à quai à Roscoff (Finistère) jeudi après-midi et les quelque 600 passagers qui devaient y embarquer ont été redirigés vers Ouistreham (Calvados), a expliqué à l’AFP Cyril Toulan, représentant CFDT du personnel naviguant de la compagnie.
« L’équipage est à bord et attend les conclusions d’une réunion qui se tient actuellement au siège de la compagnie (à Roscoff) pour savoir si la situation se débloque ou non, auquel cas le mouvement va s’amplifier », a prévenu M. Toulan.
« Tous les acquis sociaux qu’on va perdre (avec le plan de retour à la compétitivité, ndlr), si dans deux ou trois ans l’entreprise va mieux, on ne les récupérera jamais, c’est perdu à vie », a-t-il expliqué. « C’est inacceptable ».
La direction de la compagnie a décidé, selon la même source, de dérouter sur Brest le Pont-Aven, qui venait d’Irlande et devait accoster à Roscoff.
Contactée, elle a indiqué qu’elle ne souhaitait pas communiquer sur le sujet.
Début juin, la Brittany Ferries, confrontée à des difficultés financières depuis plusieurs années, avait annoncé la suppression de plusieurs traversées avant et après saison, et la réduction de coûts salariaux « par des mesures telles que l’annualisation et l’aménagement du temps de travail et la suppression de certains avantages ».
La compagnie évoquait « une conjoncture fortement dégradée et une concurrence qui n’est pas soumise aux mêmes contraintes de pavillon ni exposée aux variations de la parité livre/euro ».
La Brittany Ferries revendique 2,6 millions de passagers transportés annuellement, dont 85% de Britanniques, entre la France, la Grande-Bretagne, l’Irlande et l’Espagne.