« Nous allons continuer de faire pression sur les parties. Nous sommes en dialogue constant. +Venez à la table des négociations, entendez-vous, aboutissez à un accord, rouvrez les ports+ », a déclaré Pete Buttigieg sur la chaîne CNBC, soulignant qu’il y avait beaucoup à faire après le passage dévastateur de l’ouragan Hélène dans le sud du pays.
Quelque 45.000 membres du syndicat des dockers (ILA) sont en grève depuis mardi 00H01 (04H01 GMT) dans trente-six ports de l’Alliance maritime des Etats-Unis (USMX) sur la côte Est et le Golfe du Mexique, faute d’entente sur un nouvel accord social de six ans.
Cet accord ne concerne en réalité que 25.000 syndiqués travaillant dans les terminaux de conteneurs et d’import/export de véhicules de 14 grands ports (dont Boston, New York, Philadelphie, Baltimore, Savannah, Miami, Tampa, Houston).
Les discussions, commencées en mai, ont été suspendues plusieurs semaines puis réactivées quelques heures avant l’expiration du contrat précédent lundi soir.
L’Alliance a relevé son offre, proposant notamment une hausse salariale de 50% sur la durée de l’accord, mais qui a été rejetée par le syndicat. Il réclamait initialement 77%, selon des médias américains, mais aurait depuis abaissé ses revendications.
« Nous pensons que les parties ne sont pas si éloignées économiquement l’une de l’autre, pas autant qu’elles ne le pensent », a indiqué M. Buttigieg.
Le syndicat a indiqué mercredi à l’AFP qu’il n’y avait rien de nouveau du côté des négociations. L’Alliance n’a pas répondu dans l’immédiat.
Selon M. Buttigieg, les transporteurs maritimes ont vu leurs résultats bondir d’environ 350% en dix ans tandis que les salaires des dockers ont augmenté de seulement 15% sur la même période.
« Ils sont à coup sûr en position de pouvoir partager cette rentabilité avec leurs employés », a poursuivi le ministre, rappelant que les dockers avaient travaillé pendant la pandémie de Covid-19 et avaient payé un lourd tribut.
« Ils demandent leur part » des bénéfices, a-t-il insisté.
Il a pris en exemple la situation sur la côte Ouest, où un accord social a été conclu en 2023, sans débrayage, et qui est « compatible avec des groupes maritimes rentables et des employés obtenant ce qu’ils méritent ».
Les grévistes demandent également des garanties plus fortes en matière d’automatisation.
« Ils veulent travailler avec une technologie fiable et sûre mais ils veulent aussi s’assurer qu’elle n’est pas utilisée pour comprimer leurs conditions de vie », a relevé M. Buttigieg.