« C’était un cadeau empoisonné », a déclaré Jean-Louis Francisque au sujet de ses trois années passées à la tête du Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de la Guadeloupe (SMGEAG), créé en 2021 pour tenter de mettre un terme à des décennies de défaillance.
« Si on refait l’histoire, le syndicat était voué à l’échec mais il faut quand même constater que des travaux ont été menés et certains sujets ont pu trouver des réponses », a-t-il poursuivi, reconnaissant qu’il restait « encore beaucoup à faire ».
Depuis des mois, le SMGEAG est sous pression de l’Etat en raison de « défaillances » comptables, selon la préfecture de Guadeloupe. En conséquence, Paris n’a versé que huit millions d’euros en juin, puis trois supplémentaires début octobre sur les 20 millions d’euros d’aide prévues en 2024.
Depuis sa création en 2021 pour se substituer aux multiples régies locales de l’eau en Guadeloupe, le SMGEAG, qui n’a pas été aidé par des décennies de gestion délétère et de sous-investissements, multiplie les difficultés qui entraînent régulièrement coupures et pénuries d’eau.
Selon l’Office de l’eau guadeloupéen, plus de 60% de l’eau qui circule dans le réseau d’eau potable guadeloupéen se perd avant d’arriver aux robinets.
Ces problèmes valent à Paris d’être régulièrement pointé du doigt: en mars, des experts mandatés par le conseil des droits de l’Homme de l’ONU l’ont appelée à garantir l’accès à l’eau potable en Guadeloupe, tandis que des associations ont saisi le comité européen des droits sociaux.