Le contre-amiral Na Tchuto dit « Bubo » a été « capturé de force dans nos eaux territoriales et conduit au Cap-Vert par des policiers américains », avant d’être emmené aux Etats-Unis le 5 avril, a déclaré le sous-lieutenant de vaisseau Vasco Antonio Na Sia à la télévision bissau-guinéenne.
Les Etats-Unis et le Cap-Vert avaient déclaré que cette arrestation avait eu lieu « dans les eaux internationales, près du Cap-Vert ».
« Le 1er avril, le contre-amiral Bubo m’a appelé pour m’informer d’une mission au large de nos côtes », pour guider vers Bissau un yacht transportant en réalité des éléments de l’Agence américaine antidrogue (DEA) se faisant passer pour des hommes d’affaires, a dit M. Na Sia.
Il détaillait ainsi l’opération de la DEA qui a conduit les 2 et 4 avril à l’arrestation de « Bubo » avec six autres personnes dont deux Colombiens interpellés dans leur pays, selon le parquet de New York.
Un agent secret de la DEA, installé à Bissau, est « venu me prendre » sur ordre de « Bubo » le 2 avril pour aller à Cacheu, une localité située à 100 km de Bissau, d’où nous sommes partis pour le large.
Une fois à bord, « Bubo », qui a rejoint le navire peu après, est conduit dans ses cales « où sont planqués une cinquantaine d’hommes bien armés qui nous plaquent au sol et nous menottent ».
M. Na Sia affirme avoir ensuite été libéré avec un autre Bissau-Guinéen, car ils ne figuraient sur la liste des personnes recherchées par les Etats-Unis qui ont payé leur voyage retour vers Bissau, via le Sénégal.
José Américo Bubo Na Tchuto et ses deux co-accusés ont été traduits le 5 avril devant un juge de New York. Le lieutenant-général Antonio Indjai, chef de l’armée de Guinée-Bissau, a été à son tour inculpé jeudi pour complot de narco-terrorisme avec la guérilla colombienne des FARC.