Les dirigeants des trois ports, réunis à Rouen, ont justifié leur optimisme en soulignant l’importance des investissements publics et privés déjà engagés en 2015 (350 millions d’euros) et attendus en 2016 (400 millions) principalement en termes d’implantations nouvelles d’entreprises industrielles, de logistique et de manutention.
La progression de l’activité d’Haropa, reconnaissent-ils, ne pourra pas trop s’appuyer sur une forte reprise mondiale. Haropa espère néanmoins une année 2016 favorable, à l’image de 2015 qui fut « une année de croissance ». L’activité du groupement portuaire a refranchi la barre des 90 millions de tonnes (Mt) pour s’établir à 91,4 Mt, contre 89,3 Mt en 2014 et 90,4 Mt en 2013.
Le trafic des vracs liquides (pétrole, engrais liquides, chimie…) a atteint 49,7 Mt (+5,7%) et celui des vracs solides 12,8 Mt (+4%). Parmi les vracs solides, les céréales ont progressé de 12,6% à 8,2 Mt, le port de Rouen, premier port céréalier européen, connaissant sa meilleure année depuis 2010.
En revanche, le trafic de conteneurs a marqué le pas. En tonnage, il a légèrement reculé à 26,4 Mt contre 26,9 Mt en 2014. En équivalent vingt pieds (EVP), il n’a progressé que de 0,8% à 2,66 millions de conteneurs contre une hausse de 4,9% en 2014. Un conteneur de 20 pieds représente 38,5 m3.
Interrogés par la presse sur les déboires du nouveau terminal multimodal du Havre, dont l’exploitant LHTE a déposé le bilan fin 2015 et été mis en redressement judiciaire, les dirigeants d’Haropa ont tenu à rassurer sur cette infrastructure visant à faciliter le transit des marchandises par le rail et le transport fluvial.
« Il y a eu un gros travail de remise à plat », a assuré Hervé Martel, directeur du port du Havre. « Pour la partie fluviale, on est en phase commerciale opérationnelle depuis début janvier, tout en restant en phase de rôdage ». Il y aura ensuite une montée en puissance pour le ferroviaire, a-t-il dit.
L’objectif du Havre est de porter de 15 à 25% d’ici 2020 la part du transport fluvial et ferroviaire des marchandises transitant par le port du Havre, soit une réduction de 500.000 tonnes de CO2 chaque année.