Hollande en Angola: les entreprises françaises signent plusieurs contrats

Les deux chefs d’Etat, alliés dans les efforts de maintien de la paix en Centrafrique, ont également paraphé une lettre d’intention en vue d’un renforcement de la coopération militaire.

Il s’agit en particulier de la lutte contre la piraterie maritime et du maintien de la paix en Centrafrique et en République démocratique du Congo (RDC), selon la délégation française. Un message davantage politique que concret à ce stade.

Le président François Hollande, qui est arrivé jeudi soir en provenance du Bénin, est accompagné d’une cinquantaine de chefs d’entreprise.

« Nous voulons être là justement dans cette période, au moment où c’est difficile, car la France a confiance dans l’avenir économique de l’Angola », a déclaré M. Hollande.

Depuis la fin de la guerre civile en 2002, l’Angola, deuxième producteur de pétrole d’Afrique, connaît un fort essor économique, avec une croissance moyenne de 6% entre 2008 et 2013. La chute du prix du pétrole depuis la fin 2014 provoque toutefois d’importantes difficultés.

Parmi les secteurs dans lesquels la France promeut ses entreprises, M. Hollande a cité notamment les transports, le tourisme, l’agroalimentaire, l’eau, les énergies renouvelables, et l’aménagement urbain.

Le groupe français hôtelier Accor a signé un contrat pour la gestion de 50 hôtels d’ici à 2017, avec la société angolaise AAA propriétaire de ces établissements, qui a connu des difficultés financières en 2013.

Total, déjà premier opérateur pétrolier du pays, a signé deux contrats avec la société pétrolière publique Sonangol, dans le secteur pétrolier et la distribution de lampes solaires. Aucun montant n’a été communiqué.

La compagnie aérienne Air France a annoncé une troisième liaison hebdomadaire Paris-Luanda.

Le groupe de BTP Eiffage s’est engagé sur la construction de 104 passerelles pour piétons, un contrat de près de 200 millions de dollars.

Météo France a de son côté signé avec son homologue angolaise un accord de modernisation sur sept ans dont la première phase représente 60 millions de dollars.

L’ensemble de ces contrats et lettres d’intention représentent quelques centaines de millions de dollars, selon la présidence française, mais n’atteignent pas le milliard avancé par l’Elysée avant le voyage.

Parallèlement, l’Agence française de développement (AFD) doit ouvrir un bureau à Luanda pour faciliter le financement des investissements français et l’obtention des visas d’affaire.

« La France et l’Angola ont eu des relations qui n’ont pas toujours été simples mais depuis plusieurs années maintenant nous avons veillé à les renforcer », a rappelé M. Hollande à son arrivée.

Dans ce contexte, la signature de contrats permet à la France de soutenir la diversification de l’économie angolaise tout en resserrant des liens diplomatiques fortement mis à mal par l’affaire de ventes d’armes illicites de l’Angolagate en 1994.

Amorcée en 2008 avec la venue de Nicolas Sarkozy à Luanda, la réconciliation franco-angolaise n’a abouti qu’en 2014 avec la visite du président angolais à Paris, la première depuis 20 ans.

En mettant l’accent sur l’économie, le chef de l’Etat français devrait éviter d’aborder les sujets épineux dont le respect des principes démocratiques et des droits de l’Homme ainsi que la question de la corruption et des inégalités sociales.

Depuis la semaine dernière, 15 jeunes militants issus des mouvements de jeunesse qui demandent depuis 2011 le départ de M. dos Santos et des meilleures conditions de vie sont en détention accusés de « rébellion » et « attentat contre le président de la République ».

Indépendant depuis 1975, l’Angola est dirigé par José Eduardo dos Santos depuis 1979, soit presque 36 ans. Malgré la forte croissance, plus de la moitié des Angolais vivent encore avec moins de deux dollars par jour et l’Angola est l’un des pays du monde avec le plus fort de taux de mortalité infantile, avec 161 décès pour 1.000 naissances.

M. Hollande doit achever sa tournée africaine éclair entamée jeudi vendredi soir au Cameroun, où les questions de sécurité seront au premier plan, dans ce pays menacé par Boko Haram.

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