L’état-major de la Marine doit quitter ce prestigieux hôtel particulier du XVIIIe siècle au plus tard au 1er janvier 2016, pour rejoindre le nouveau ministère de la Défense, actuellement en construction à Balard (XVe arrondissement).
« Il faut prévoir une année de travaux, notamment pour rénover les réseaux électriques et le chauffage », a indiqué Philippe Bélaval, président du Centre des Monuments Nationaux (CMN) .
En janvier, le ministère de la Culture a demandé au CMN, qui gère déjà près de 100 monuments, de reprendre l’Hôtel de la Marine et de lui faire des propositions sur la façon de l’exploiter.
Le CMN va mettre en valeur les salles patrimoniales de l’ancien garde-meubles de Louis XV. Un parcours d’un peu plus de 2.000 m2 permettra au public de visiter les magnifiques appartements du premier étage, l’actuel bureau du chef d’Etat-major de la Marine et le poste de commandement, a précisé M. Bélaval. Un espace pour les expositions temporaires sera aussi prévu.
Le rez-de-chaussée sera affecté à l’accueil du public, la billetterie, les boutiques et la restauration. La cour sera ouverte au public.
Au total, quelque 4.500 m2 seront dévolus au public.
Le CMN propose aussi de louer en direct et au prix du marché les bureaux (8.000 m2) que comprend le bâtiment.
« Les arbitrages financiers ne sont pas encore rendus sur la manière dont la gestion du monument va s’équilibrer », a précisé M. Bélaval.
La Cour des comptes aurait renoncé à s’installer dans une partie de ces bureaux, selon M. Bélaval. « Il faudrait en effet qu’elle loue au prix du marché », a-t-il dit.
« Il y a des travaux à faire, ils sont incontournables. Nous devons les amortir avec des loyers », a souligné M. Bélaval.
« Je suis convaincu de la capacité du CMN d’exploiter l’Hôtel de la Marine sans compromettre son équilibre de gestion global », a-t-il dit.
Pour le CMN, qui fête ses 100 ans le 10 juillet 2014, « la reprise de l’Hôtel de la Marine est un signe de la vitalité et de la solidité de son modèle économique », estime-t-il.
Le CMN vient aussi de reprendre la gestion du Fort de Brégançon (Var).
Le sort de l’Hôtel Marine avait enflammé les esprits fin 2010 lorsqu’il avait failli être confié à un homme d’affaires, Alexandre Allard.
Nicolas Sarkozy, alors chef d’Etat, avait finalement décidé en 2011 que l’ancien garde-meubles de Louis XV resterait dans le giron de l’Etat. Il avait donné son feu vert à un ambitieux projet du Louvre pour ce site.
Après l’élection de François Hollande, ce projet a été abandonné en raison de son coût. La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a confié la gestion du monument au CMN.