Le projet, baptisé Enhance, est lié à la transition énergétique de l’industrie et des transports lourds: il devrait permettre de produire dans le port belge de l’hydrogène bas carbone à partir d’ammoniac comme matière première à la place du gaz naturel fossile qui concourt au réchauffement de la planète.
L’hydrogène produit permettra de faciliter la décarbonation d’industries lourdes fortement émettrices de CO2, telles les raffineries de pétrole, la chimie ou les transports routiers, maritimes ou aériens.
Air Liquide prévoit à Anvers la construction et l’exploitation d’une usine de craquage d’ammoniac, ainsi qu’un liquéfacteur d’hydrogène innovant, via la transformation d’une de ses installations déjà existantes fonctionnant au gaz naturel.
Le groupe n’a pas encore pris sa décision finale d’investissement sur le sujet.
« Ce financement », accordé par le Fonds européen pour l’innovation, « l’un des plus grands programmes mondiaux de promotion des technologies innovantes à faible teneur en carbone », est une « étape essentielle pour prendre une décision finale d’investissement » a-t-il précisé dans son communiqué, sans donner de date.
L’ammoniac, composé d’hydrogène et d’azote (formule chimique NH3), arrivera par bateau dans le port.
Il sera issu « de zones géographiques disposant d’abondantes sources d’énergie renouvelable », précise le communiqué, comme le Maghreb par exemple, « ou d’autres sources d’énergie à faible teneur en carbone » comme les Pays du Golfe qui investissent dans des projets industriels gaziers avec capture du carbone.
La molécule d’hydrogène étant très volatile, elle est très difficile à transporter sur de longues distances. Sous forme d’ammoniac, son transport est plus facile, à condition de « craquer » les molécules d’ammoniac à l’arrivée pour restituer l’hydrogène.
La substitution du gaz naturel par de l’ammoniac pour produire de l’hydrogène gazeux et liquide permettrait au projet de réduire les émissions de CO? de plus de 300.000 tonnes par an, indique Air Liquide.