« L’idée, c’est de créer la première liaison maritime régulière décarbonée entre Quiberon et Belle-Ile (…) En mer, l’énergie disponible et décarbonée, c’est le vent », explique Léon Passuello, 34 ans, à l’origine du projet.
Près d’un million de personnes se rendent chaque année à Belle-Ile, la plus grande île de Bretagne, à une quinzaine de kilomètres au sud de la presqu’île de Quiberon.
La plupart effectuent la traversée sur un des ferries de la compagnie Océane, filiale du groupe Transdev qui bénéficie d’une délégation de service public et assure toute l’année plusieurs allers-retours quotidiens.
Avec un catamaran qui embarquera trois fois par jour, dans un premier temps six mois par an, 48 passagers maximum pour une traversée de 90 minutes, contre moins d’une heure par le ferry classique, « Iliens » est sur un marché de niche où les vélos seront les bienvenus.
Malgré tout, « pour assurer l’heure d’arrivée, il nous faut une propulsion auxiliaire ». En l’occurrence, « au début », au diesel, reconnaît Léon Passuello, qui a déjà deux tours du monde à son actif et détient le brevet de capitaine depuis 2009.
« Mais on hisse les voiles à chaque traversée, même s’il n’y a pas beaucoup de vent. C’est toujours autant d’énergie propre », explique le créateur d' »Iliens » qui entend trouver rapidement le moyen de « passer à une énergie décarbonée ».
« Leur démarche est de faire un pas en avant dans la transition énergétique et c’est ça qui est intéressant (…) On est dans un monde où on est un peu trop radical » en voulant que tout soit parfait tout de suite, constate le navigateur Roland Jourdain, parrain du projet.
Se basant sur des données météorologiques sur sept ans, « Iliens » estime pouvoir « naviguer à la voile plus de 80% du temps entre Quiberon et Belle-Ile ».
L’avantage du catamaran est que « ça roule moins qu’un monocoque et c’est plus confortable pour les passagers », explique Léon Passuello qui a été rejoint dans son projet par trois autres jeunes associés.
Après une levée de fonds qui lui a permis de réunir 175.000 euros, auxquels s’ajoute l’apport personnel des fondateurs, leur SAS se tourne vers les banques pour compléter le tour de table.
La première traversée est prévue pour le weekend de Pâques.