Faisant part de ses « profonds regrets » pour les récents décès de migrants dans cette zone, dont au moins quatorze dans le dernier naufrage lundi, Mme Ashton a appelé « les autorités libyennes à redoubler d’efforts pour empêcher de nouvelles tragédies, comme le Premier ministre, Abdullah Al Thinni, s’y est engagé ».
« L’UE continuera à soutenir les autorités libyennes » en ce sens, a-t-elle ajouté.
Avant le nouveau drame de lundi, les autorités libyennes avaient annoncé dimanche la mort d’au moins 36 migrants et la disparition de 42 autres, de diverses nationalités africaines, dans le naufrage d’une embarcation de fortune près des côtes libyennes.
« La nationalité des défunts illustre une fois de plus la nécessité de traiter l’immigration de manière globale, en engageant les pays d’origine, de transit et de destination, dans le plein respect des droits de l’homme et de la dignité humaine », a ajouté Mme Ashton.
Elle a rappelé que le dernier sommet UE-Afrique en avril avait souligné l’importance de s’attaquer « aux racines » des migrations irrégulières entre les deux continents.
« L’UE, qui place la lutte contre l’extrême pauvreté et les violations des droits de l’homme au centre de son action extérieure poursuivra ses efforts en vue d’une solution durable au phénomène de l’immigration », a-t-elle ajouté.
Le sommet UE-Afrique avait adopté un « plan d’action » jusqu’en 2017 pour lutter contre l’immigration irrégulière, prévoyant, en contrepartie d’efforts réclamés à la partie africaine pour tarir les flux, que l’UE promeuve « les migrations légales et la mobilité ».
La Commissaire européenne responsable de la sécurité Cecilia Malmstrom s’est pour sa part déclarée lundi « bouleversée » par le nouveau naufrage, appelant les Etats de l’UE à réagir.
Elle a rappelé avoir soumis en décembre, sans effet jusque là au vu du peu d’intérêt manifesté par les Etats, un plan d’actions, parmi lesquelles l’ouverture de canaux pour l’immigration légale, des visas humanitaires et la réinstallation de demandeurs d’asile pour éviter qu’ils ne se tournent vers les filières de l’immigration clandestine.