De nombreux participants s’attendaient à ce que la 13e Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce, qui réunit depuis lundi à Abou Dhabi ses 164 membres, soit prolongée vendredi.
Mais elle n’a été repoussée que de quelques heures, avec une session finale à minuit heure locale (20H00 GMT), même si les participants s’attendent à ce que cette échéance soit repoussée.
« On vit ces négociations un petit peu en montagnes russes », a indiqué une source proche des discussions.
« Tout le monde travaille dans un état d’esprit très positif… pour essayer de voir quel est le maximum que nous pouvons faire », a déclaré pour sa part le ministre indien du Commerce, Piyush Goyal, aux journalistes, se disant « très confiant ».
Quatre grands sujets sont sur la table des discussions – la pêche, l’agriculture, le commerce électronique et la réforme de l’OMC – mais pour l’instant aucune perspective claire ne se dessine.
Les négociations sur la lutte contre les subventions favorisant la surpêche et la surcapacité des navires coincent en particulier sur la pêche artisanale et la pêche en eaux lointaines.
Un nouveau projet de texte devait être distribué mercredi soir aux délégations mais sa diffusion a été repoussée, selon une source proche.
Dans le dossier agricole, un sujet encore plus sensible que d’habitude après les récentes manifestations d’agriculteurs en Europe et en Inde, les pays négocient un programme de travail dressant la liste des sujets, comme par exemple le coton ou l’accès aux marchés, sur lesquels ils veulent négocier à l’avenir. Mais aucun consensus ne semble se dégager.
L’Inde demande que la question des stocks publics de denrées alimentaires, destinées à garantir la sécurité alimentaire des populations, soit réglée à Abou Dhabi, mais d’autres participants, comme les Etats-Unis et l’UE, préfèrent que l’ensemble des sujets agricoles fassent partie d’un même paquet de négociations.
La réforme de l’organe d’appel du mécanisme de l’OMC permettant de régler les différends commerciaux entre les pays – paralysé depuis fin 2019 car les Etats-Unis bloquent la nomination des juges – a été âprement discutée cette semaine.
En 2022 les pays avaient décidé de mener des discussions « en vue de disposer d’un système pleinement opérationnel pour 2024 », mais les discussions n’ont guère avancé et aucune décision majeure n’est attendue à Abou Dhabi.
Au dernier jour de la ministérielle, un petit groupe de pays, dont l’Inde mais aussi le Brésil, ont par ailleurs à nouveau menacé de bloquer le renouvellement du moratoire douanier sur les transmissions électroniques, selon plusieurs sources proche du dossier.