Pour la première fois, les autorités japonaises ont fait publiquement état jeudi d’un tel acte lié au différend territorial des îles Senkaku (administrées par le Japon mais revendiquées par la Chine sous l’appellation Diaoyu), soulevant le risque d’un incident qui pourrait dégénérer.
« Il est important de créer une ligne directe, de sorte que nous soyons en mesure de communiquer rapidement lorsque ce genre de problème se produit », a déclaré à la presse le ministre nippon de la Défense, Itsunori Onodera.
Selon lui, le gouvernement japonais a dit jeudi à son homologue chinois, via l’ambassade en Chine, qu’il souhaitait reprendre les négociations sur la création d’un « mécanisme de communication maritime » entre les responsables militaires des deux pays.
M. Onodera a également déclaré que le Japon envisage de divulguer des preuves pour étayer l’accusation selon laquelle la frégate chinoise avait visé un bateau nippon à l’aide d’un radar qui n’est généralement pas utilisé, hormis lorsqu’il s’agit de cibler un objectif.
« Nous avons des preuves. Le gouvernement étudie dans quelle mesure elles pourraient être divulguées », puisqu’elles contiennent des informations confidentielles sur les capacités de défense japonaises, a précisé M. Onodera.
Il a toutefois noté une baisse d’intensité des activités des Chinois autour du chapelet d’îles disputées depuis la divulgation de cet incident, après une recrudescence depuis septembre à la suite du rachat par l’Etat nippon à un propriétaire privé d’une partie de ces îles de mer de Chine orientale.
Des navires et parfois des avions chinois ont sillonné à maintes reprises les alentours de cette zone, violant l’espace territorial japonais selon Tokyo.
Les commentaires de M. Onodera interviennent alors que le Premier ministre nippon, Shinzo Abe, a exigé vendredi que Pékin reconnaisse la véracité de l’incident du radar qui s’est produit le 30 janvier, présente des excuses au Japon et fasse des efforts pour que cela ne se reproduise pas.
Tokyo accuse aussi une frégate chinoise d’avoir verrouillé un radar de ciblage sur un hélicoptère quelques jours auparavant, le 19 janvier précisément, des assertions que récusent avec fermeté les Chinois qui prétendent que Tokyo s’ingénie à « salir l’image de la Chine ».