« L’ensemble des procédures d’information et de gestion de cet incident a été respecté par la Compagnie notamment auprès des Affaires maritimes de Marseille », assure la compagnie dont les bateaux battent pavillon italien.
« Lors de l’appareillage à l’Ile Rousse du 31 mai 2014, une vibration a été effectivement ressentie par l’équipage mais le talonnage du navire n’a malheureusement pas été suspecté à ce moment-là »,sachant que le haut fond était signalé à 6.50 m avec un tirant d’eau du Mega Express V de 6.41 à l’appareillage », explique Corsica.
« Ce n’est que le lendemain 1er juin que d’autres indices, puis une inspection sous-marine des plongeurs (…), ont permis de révéler ce talonnage, à savoir une éraflure d’une cinquantaine de mètres et une brèche d’une trentaine de centimètres au niveau d’un double fond vide », poursuit la compagnie.
« Le navire a alors été envoyé au bassin de carène de La Spezia en Italie et les passagers pris en charge par d’autres navires », indique-t-elle.
Le bateau, qui peut transporter 2.000 passagers, avait talonné sur un haut-fond en s’écartant du chenal de sortie obligatoire du port de L’Ile-Rousse le 31 mai. Il avait poursuivi sa route jusqu’à Toulon, effectuant encore trois rotations avec la Corse avant le 2 juin.
La CFE-CCG des officiers (SNCNMM), s’était « étonnée » dans un communiqué « de la déclaration du porte-parole de la Préfecture maritime de Toulon selon lequel +A aucun moment nous n’avons été informés d’un talonnage. Le contrat de confiance entre le capitaine d’un navire et le centre opérationnel de l’État côtier prévoit pourtant d’être prévenu de manière sincère et complète+ ».
Or, a rappelé le SNCNMM, « tout navire a l’obligation de signaler immédiatement au CrossMed tout incident de navigation sous peine de sanctions pénales ».
Les officiers français sont « habitués à un formalisme autrement plus rigoureux du CrossMed, quant au signalement d’incidents, parfois très mineurs, qui peuvent concerner leurs navires », a souligné le syndicat.
Dans une lettre ouverte au secrétaire d’Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier, la CGT-Officiers avait accusé la Corsica Ferries de « mettre ses passagers en danger ».
Faisant référence à la SNCM, Corsica juge que « le contenu de certaines informations d’origine syndicale et notamment une lettre récente d’un syndicat d’officiers CGT adressée au Ministre de tutelle est totalement disproportionné par rapport aux faits et est à l’évidence motivé par la seule situation dramatique de l’entreprise et du sort à venir de ses personnels ».