Le géant du transport, aux bénéfices gonflés par la crise, va réduire ses taux de fret de 750 euros par conteneur 40 pieds vers la métropole et les Outre-mer, soit jusqu’à 25% de ses prix, au lieu de 500 euros prévus initialement.
La mesure est étendue à l’ensemble de ses clients en métropole à partir du 1er août et pour un an, alors qu’elle devait être réservée à des enseignes de grande distribution, a précisé le groupe dans un communiqué.
La compagnie a annoncé par ailleurs une baisse de 100 euros par conteneur 40 pieds pour toutes les exportations françaises.
Troisième armateur mondial, la CMA CGM est dans la ligne de mire de parlementaires, à gauche mais aussi dans la majorité, qui veulent créer une taxe pour les entreprises ayant réalisé d’importants bénéfices grâce à l’inflation.
Sorti du rouge en 2020, le groupe a publié début juin un bénéfice net de 7,2 milliards de dollars pour le seul premier trimestre, porté par la surchauffe du transport maritime et la désorganisation des chaînes logistiques mondiales.
Le PDG de la CMA CGM, Rodolphe Saadé, s’est défendu mercredi lors d’une audition au Sénat, soulignant qu’il était « prêt à aider », mais qu’il ne voulait pas être « le seul à payer ».
« Je ne veux pas, moi, groupe CMA CGM, groupe français, fleuron du transport maritime en France, me retrouver dans une situation de désavantage » face à la concurrence –notamment le danois Maersk et le suisse MSC–, a-t-il martelé.
Le dirigeant a remarqué que les taux de fret ont perdu 40% ces dernières semaines, prédisant « un atterrissage en douceur » pour le transport maritime après deux ans de surchauffe.
Ces baisses de tarifs ont été « définies en concertation avec le ministère de l’Économie », et « ont fait l’objet de discussions avec des clients du groupe et certaines fédérations dont la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) », précise la CMA CGM.
La compagnie vient appuyer le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, qui défend l’idée, au lieu d’une taxe, de contributions volontaires des entreprises.
« Il est essentiel que ces baisses soit répercutées sur les prix des produits destinés aux consommateurs finaux et que les services du ministère puissent s’en assurer », a souligné la compagnie.
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