Les relations entre les deux pays se dégradent depuis janvier et l’arrivée au pouvoir de Joe Biden, en particulier avec le récent déploiement d’importantes troupes russes à la frontière orientale de l’Ukraine.
Le président américain a à cet égard proposé mardi à son homologue russe Vladimir Poutine une rencontre dans un pays tiers, le Kremlin ayant de son côté fait savoir jeudi que de telles sanctions supplémentaires contre la Russie ne favoriseraient pas l’organisation d’un tel sommet.
Selon le quotidien The Wall Street Journal, les nouvelles mesures devant être annoncées de manière imminente, qui interviennent après de multiples trains de sanctions et de contre-sanctions, affecteront plus de 30 entités russes et comprendront l’expulsion de plus de 10 Russes des Etats-Unis dont des diplomates.
Ces derniers seront visés en rétorsion à des allégations, démenties par la Russie, selon lesquelles Moscou a offert des primes à des insurgés afghans pour tuer des soldats américains en Afghanistan, ajoute le journal.
Le décret va également étendre les interdictions concernant l’accès des banques américaines au marché de la dette souveraine russe.
– Cyberattaques –
Washington devrait également officiellement accuser les services de renseignement russes dans l’attaque de 2020 ayant utilisé comme vecteur SolarWinds, un éditeur américain de logiciels dont un produit a été piraté pour introduire une faille chez ses utilisateurs dont plusieurs agences fédérales américaines.
L’attaque, qui a touché plus de cent sociétés américaines et 18.000 réseaux d’ordinateurs gouvernementaux et privés, émanait selon le renseignement américain d’un adversaire « probablement d’origine russe ». La Russie a quant à elle démenti avoir été derrière cette attaque.
Aux côtés de la Grande-Bretagne, de l’Australie, du Canada et de l’Union européenne, Washington va en outre sanctionner huit individus et entités en raison de l’occupation de la Crimée, une péninsule ukrainienne annexée par Moscou en 2014, poursuit le Wall Street Journal.
Ces nouvelles sanctions interviennent alors M. Biden a proposé mardi à M. Poutine d’organiser une rencontre au sommet « dans un pays tiers » dans « les prochains mois » afin de « bâtir une relation stable et prévisible avec la Russie », selon les services des deux chefs d’Etat. La dernière rencontre à ce niveau entre les deux pays remonte à 2018.
Le Kremlin n’a pas précisé si le président russe avait accepté cette proposition mais déclaré que les deux hommes avaient convenu de « poursuivre le dialogue » pour garantir la sécurité mondiale.
Selon le communiqué de son gouvernement, le président américain a « clairement dit que les Etats-Unis agiraient de manière ferme pour défendre leurs intérêts nationaux en réponse aux actions de la Russie, telles que des cyberattaques et des ingérences dans des élections ».
Selon les agences de renseignement américaines, la Russie s’est ingérée dans l’élection américaine de 2016, au profit de Donald Trump, ce que Moscou dément. Le renseignement américain a également évoqué des ingérences de Moscou dans la présidentielle de 2020.
En mars, la Russie a rappelé son ambassadeur aux Etats-Unis tout en assurant vouloir éviter la « dégradation irréversible » de ses relations avec Washington après des déclarations de Joe Biden. Interrogé par un journaliste qui lui demandait s’il pensait que M. Poutine était « un tueur », M. Biden avait acquiescé et promis que celui-ci paierait « le prix » de ses actes.
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