« Il n’y a aucune enquête en cours, pour la bonne et simple raison que nous n’avons pas d’information sur un éventuel délit », a-t-il expliqué, alors que des médias ont évoqué l’ouverture d’une enquête.
Mais le groupe de travail mis en place en octobre 2013 par le parquet de Catane pour analyser le trafic de migrants a ajouté l’année dernière au tableau de ses recherches la flottille humanitaire engagée au large de la Libye.
« Il y a une prolifération anormale d’ONG qui opèrent. Je ne parle pas des grandes organisations prestigieuses, mais de toutes les petites qui semblent avoir des moyens matériels sophistiqués, comme par exemple des drones. Cela coûte cher, et nous cherchons juste qui finance et pourquoi », a-t-il ajouté.
A la suite de l’organisation maltaise Moas qui a lancé son premier bateau à l’été 2014, près d’une dizaine d’ONG, financées essentiellement par des dons privés, ont participé en 2016 aux opérations de secours de migrants au large de la Libye.
La plupart de leurs bateaux sont au port pour l’hiver mais l’Aquarius de SOS Méditerranée et Médecins sans frontières (MSF) ainsi que le Golfo Azzuro de Proactiva open arms ont encore secouru des centaines de personnes début février.
Dans un rapport cité en décembre par le quotidien Financial Times, Frontex, l’agence européenne de contrôle des frontières, avait évoqué une possible collusion entre les réseaux qui font partir les migrants de Libye et les navires privés qui les récupèrent en mer « comme des taxis ».
Des accusations « extrêmement graves et dommageables », avait alors réagi l’ONG MSF, expliquant que l’action humanitaire n’était pas « la cause mais une réponse » à la crise, et que les ONG étaient intervenues en raison de l’échec de l’UE et de Frontex à faire baisser le nombre de morts en mer.