Dan Zorella et Avi Yanus, co-fondateurs de l’entreprise Black Cube et anciens officiers de renseignement, ainsi que Gal Farchi, qui avait coordonné leurs activités en Roumanie, ont écopé chacun d’une peine de deux ans et onze mois de prison avec sursis, selon la décision du tribunal de Bucarest consultée lundi par l’AFP.
Les trois hommes ont reconnu les faits, ce qui leur a permis de bénéficier d’une procédure spéciale d’allègement de peine.
Ils étaient accusés de « création d’un groupe criminel organisé » et de plusieurs infractions informatiques, des agissements remontant à 2016, lorsque le DNA, dirigé par Mme Kövesi, menait une vaste offensive contre la corruption à haut niveau en Roumanie.
Deux agents de Black Cube avaient déjà été condamnés en 2016 et 2017 à deux ans et huit mois de prison avec sursis dans ce dossier.
M. Zorella avait reconnu devant les enquêteurs israéliens avoir demandé à ces deux employés de pirater la messagerie électronique de Mme Kövesi, espérant y découvrir de possibles faits de corruption. Mais les agents avaient été arrêtés à Bucarest avant de pouvoir mener à bien cette tâche.
Derrière cette opération, se trouverait un ex-agent secret roumain, Daniel Dragomir, qui avait contacté Dan Zorella et lui avait versé environ 135.000 euros en échange de ses services.
Son procès a débuté l’an dernier, en son absence: il avait fui la Roumanie en juin 2020 à la veille de sa condamnation dans un dossier de corruption.
Selon les médias roumains, le vrai commanditaire serait toutefois un homme d’affaires.
Laura Kövesi a été pendant une dizaine d’années le fer de lance de la lutte contre la corruption dans l’un des pays de l’UE les plus affectés par la fraude financière, avant de prendre la tête du nouveau parquet européen en 2019.